[26/09/2007 15:02:51] DETROIT (AFP) Le constructeur automobile General Motors et le syndicat UAW sont parvenus mercredi à un accord mettant fin à la grève qui paralysait depuis deux jours 80 usines du géant américain, mais que ni l’un ni l’autre n’avait intérêt à voir s’éterniser. La direction de General Motors s’attendait à une reprise du travail par les équipes de l’après-midi, a indiqué à l’AFP son porte-parole Tom Wickham. En matinée, l’action GM prenait 4,42% à 35,94 dollars à Wall Street. Les 73.000 salariés syndiqués à l’UAW avaient cessé le travail lundi à 11H00 locale, après avoir constaté l’impasse dans les négociations engagées plusieurs semaines plus tôt sur le renouvellement de l’accord salarial d’entreprise. Leur décision avait pris les marchés par surprise, les discussions ayant jusqu’ici permis de rapprocher sensiblement les positions. Cette grève était la première d’ampleur nationale chez GM depuis 1970. Le dernier mouvement social chez le constructeur, de portée beaucoup plus limitée, remontait à 1998: il avait coûté 2 milliards de dollars au constructeur. Le groupe a précisé que l’accord, qui doit encore être validé par la justice et les membres du syndicat, prévoit l’établissement d’un fonds indépendant chargé de gérer la couverture médicale des 460.000 retraités de GM et de leur famille. Cette formule va permettre de sortir plus de 50 milliards de dollars d’engagements du bilan du premier constructeur américain. L’UAW s’est également déclaré content du résultat atteint: “nous sommes très satisfaits de cet accord. Je crois que cette grève a aidé notre camp”, a affirmé son président Ron Gettelfinger lors d’une conférence de presse. M. Gettelfinger a souligné que la direction du groupe s’était engagée à maintenir constants les effectifs des unités américaines – saignés à blanc par une succession de restructurations – pendant la durée du nouvel accord de quatre ans. C’était le point précis mis en avant par le syndicat pour appeler à la grève, alors que les observateurs s’attendaient à ce que la question du fonds de retraite indépendant soit le principal enjeu de la discussion. Les autres détails de l’accord seront rendus publics une fois celui-ci approuvé par les adhérents du syndicat. Les responsables de l’UAW ont demandé aux piquets de grève qui bloquaient les accès des usines de lever le camp, une heure environ après la signature de l’accord à 03H05 (08H05 GMT). Les marchés financiers avaient parié dès le début sur une issue rapide du conflit: une grève dure aurait conduit à un nouvel affaiblissement de GM, qui a perdu cette année sa couronne de premier constructeur mondial au profit du japonais Toyota, et à de nouvelles suppressions d’emploi au siège historique de Detroit, ce que l’UAW voulait avant tout empêcher. GM n’a pas voulu chiffrer le montant de la production perdue. Selon l’analyste Rob Lache (Deutsche Bank), la grève coûterait 880 millions de dollars par semaine. M. Lache attendait d’un accord avec le syndicat une amélioration de 2,7 à 2,8 milliards de dollars du cash flow libre du groupe. GM considérait comme essentiel de se libérer du boulet représenté par la couverture santé de ses retraités. Le groupe chiffre ses coûts horaires à 73,26 dollars, soit près de 30 dollars de plus que ceux des usines américaines de ses rivaux Toyota et Honda, plus récentes et aux effectifs plus jeunes. Le salaire horaire des ouvriers de GM est d’environ 28 dollars, a précisé un porte-parole de GM. L’accord chez GM devrait servir de patron aux négociations qui vont maintenant s’engager chez les deux autres grands de Detroit, Ford et Chrysler. |
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