[26/09/2007 14:21:35] LONDRES (AFP) L’Irak et la Somalie ont rejoint la Birmanie en tête des pays considérés comme les plus corrompus mais la responsabilité des gouvernements pauvres est à “partager” avec des pays riches “complaisants”, a indiqué mercredi l’organisation Transparency International (TI). “Il ne s’agit pas simplement d’un problème inhérent aux pays pauvres, les riches et les pauvres partagent cette lourde responsabilité”, a déclaré la présidente de TI, Huguette Labelle, lors d’une conférence de presse à Londres. “Les pays riches sont souvent complaisants”, a-t-elle regretté, citant l’exemple des milliards de dollars détournés par l’ancien dictateur philippin Ferdinand Marcos, dont seuls environ 12% ont été récupérés de comptes souvent détenus à l’étranger. Mme Labelle a également accusé les multinationales basées dans les pays dits propres et d’où “proviennent souvent les pots-de-vin”. “Il n’est plus acceptable que la corruption soit un moyen de faire des affaires”, a-t-elle lancé, dénonçant également le secret bancaire qui, “dans de nombreux cas, entrave le recouvrement de l’argent” de la corruption. “Les pots-de-vin sont transférés dans les centres financiers internationaux, dont la City de Londres”, a ajouté Gretta Fenner, directrice de l’Institut de Bâle sur la gouvernance, un centre de réflexion basé en Suisse. “Ces centres financiers devraient faire des efforts pour s’assurer … que cet argent ne soit pas recyclé”, a-t-elle déclaré. Pour ne “plus exporter la corruption”, Mme Fenner a appelé à l’application des réglementations internationales en la matière et en particulier au respect de la Convention anticorruption adoptée en 1997 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui bannit la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales. L’Indice de perception de la corruption (CPI) est établi grâce à des sondages réalisés auprès d’hommes d’affaires et de spécialistes. Il va de 10 pour un Etat considéré comme “propre” à zéro pour un Etat où la corruption est perçue comme “rampante”. L’organisation est basée à Berlin mais avait choisi de tenir cette année sa conférence de presse à Londres. Le classement annuel place en tête de 180 pays le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande, qui ont tous trois un score de 9,4. La France est classée 19e, la Belgique 21e et le Canada 9e. La Somalie et la Birmanie figurent au bas de l’échelle avec chacune un indice de 1,4. Le classement établi cette année confirme le lien entre la pauvreté et la corruption. Près de 40% des pays avec un indice de moins de 3 sont ainsi classés comme “pauvres” par la Banque Mondiale. “Des progrès ont été réalisés mais ce n’est pas spectaculaire”, a indiqué Laurence Lockcroft, président de TI au Royaume-Uni, citant le Nigeria, le Ghana et le Mali. Evoquant l’Afrique, Mme Labelle a rappelé que le coût de la corruption dépassait “largement le montant de l’aide au développement”. TI s’est cependant félicité de la galvanisation qu’a provoquée ou que provoque en Europe de l’Est la perspective d’adhérer à l’Union europénne. Des pays comme la Croatie, la République Tchèque, la Macédoine et la Roumanie, ont ainsi enregistré des progrès notables. Mais des pays en guerre ou en proie à la violence, dont l’Afghanistan, l’Irak, la Birmanie, la Somalie et le Soudan, sont au bas de l’échelle. Les manifestations actuelles en Birmanie, suscitées par un mouvement de protestation contre une hausse de prix de denrées de base, “sont un très bon exemple de la corrélation entre la pauvreté et la corruption”, a souligné Huguette Labelle. Le classement de Transparency International:
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