La France marquera une pause dans la réduction de la dette et des déficits en 2008

 
 
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Eric Woerth, ministre du Budget et des Comptes Public, le 24 septembre 2007 à Paris (Photo : Joel Saget)

[26/09/2007 12:16:23] PARIS (AFP) Le gouvernement a dévoilé mercredi son budget 2008 , le premier du quinquennat, sans pouvoir faire mieux que de stabiliser les déficits en raison du coûteux paquet fiscal voulu cet été par le président Nicolas Sarkozy.

Le projet de loi de finances (PLF) 2008 présenté en Conseil des ministres prévoit un déficit de l’Etat de 41,7 milliards d’euros, en très légère amélioration seulement par rapport à celui programmé par la loi de finances 2007 (41,996 milliards).

“On est en légère réduction, ça veut dire qu’on n’est pas loin de la stabilité”, a reconnu le ministre du Budget, Eric Woerth, en saluant “un budget d’investissement et d’avenir”.

Quant à la dette, l’objectif du gouvernement est de la ramener à 64,0% du PIB en 2008, après 64,2% prévu en 2007.

Le déficit public (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales), qui constitue lui aussi l’une des principales références de l’Union européenne pour évaluer la gestion des Etats-membres, est évalué à 2,3% du PIB en 2008 après 2,4% prévu en 2007, et 2,5% en 2006.

Selon M. Woerth, le surcroît de recettes fiscales attendues l’an prochain, environ 18 milliards d’euros, sera “investi massivement dans la baisse des prélèvements”, à hauteur des deux tiers, afin de baisser de 0,3 point le taux de prélèvements obligatoires, à 43,7% du PIB.

Le coût global du “paquet fiscal” voté cet été est évalué à lui seul à 8,9 milliards d’euros, dont 5,1 milliards pour l’exonération de cotisations sociales des heures supplémentaires.

L’élargissement du crédit impôt recherche se traduira par un coût de 800 millions l’an prochain. Le coût de l’abaissement du plafond de la taxe professionnelle, qui prend son plein effet l’an prochain, est évalué à 2,9 milliards d’euros.

Au total, les dépenses de l’Etat se montent à 271,8 milliards d’euros.

M. Woerth a défendu “un effort très supérieur en termes de maîtrise des dépenses publiques” pour l’an prochain, rappelant qu’elles n’augmenteraient pas plus que le rythme de l’inflation (1,6%), soit d’environ 5,5 milliards d’euros.

Selon lui, la quasi intégralité de cette marge de manoeuvre sera absorbée par les pensions (2 milliards supplémentaires), la charge des intérêts de la dette (1,6 milliard supplémentaire) et divers dispositifs sociaux gérés par la Sécurité sociale (1,2 milliard).

Le reste des dépenses connaît une progression “zéro” en valeur, soit un montant identique par rapport à 2007, a affirmé M. Woerth, selon qui il a fallu “beaucoup de redéploiements pour permettre de financer quelques priorités”.

La première d’entre elles est, comme annoncé, l’enseignement supérieur et la recherche, un poste qui progresse de 1,8 milliard d’euros. Suivent la justice (1.615 créations de postes, 6,52 milliards de crédits) et l’Education nationale (59,26 milliards de crédits à la mission “enseignement scolaire”), bien que ce ministère perde 11.200 postes.

Le PLF inclut le non remplacement de quelque 22.900 postes de fonctionnaires partant à la retraite (sur environ 69.000), une économie évaluée à 458 millions d’euros pour 2008, et une baisse du nombre des “emplois aidés”, qui passent de 260.000 à 230.000.

Côté recettes, les contribuables auront la possibilité d’opter pour un prélèvement libératoire forfaitaire de 16% sur les dividendes d’actions, qui rapportera 600 millions d’euros.

Le PLF 2008 est bâti sur une hypothèse de croissance comprise entre 2% et 2,5%, la même qu’en 2007. Une hypothèse “légitime” comparée aux prévisions du FMI (2,4%), de la Commission européenne (2,3%) et de l’OCDE (2,2%), a insisté la ministre de l’Economie Christine Lagarde.

 26/09/2007 12:16:23 – © 2007 AFP