Budget 2008 : le gouvernement stabilise les déficits après le paquet fiscal

 
 
[26/09/2007 19:56:01] PARIS (AFP)

CPS.HHQ46.260907215332.photo01.quicklook.default-174x245.jpg
Nicolas Sarkozy (G) et le ministre du Budget Eric Woerth (R) à la sortie de l’Elysée à la fin du Conseil des ministres, le 26 septembre 2007 (Photo : Patrick Kovarik)

Le gouvernement a dévoilé mercredi son budget 2008, le premier du quinquennat, sans pouvoir faire mieux que de stabiliser les déficits en raison du coûteux paquet fiscal voulu par le président Nicolas Sarkozy.

  Le budget est “basé sur la valorisation du travail, pour créer de la richesse et de l’activité”, a affirmé le chef de l’Etat en conseil des ministres.

Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a aussitôt dénoncé un projet “incohérent, insincère et inconséquent”, qui annonce selon lui “la prochaine promotion de l’austérité”. Les alliés centristes de M. Sarkozy ont jugé que le budget 2008 n’était “pas raisonnable” car trop timoré dans la réduction des déficits publics.

Le projet de loi de finances (PLF) 2008 prévoit un déficit de l’Etat de 41,7 milliards d’euros, en très légère amélioration seulement par rapport à celui programmé en 2007 (41,996 milliards).

“On est en légère réduction, ça veut dire qu’on n’est pas loin de la stabilité”, a déclaré le ministre du Budget, Eric Woerth. “Un budget sous contrainte” mais pas “d’austérité”, a renchéri Eric Besson, le secrétaire d’Etat à la Prospective.

Quant à la dette, l’objectif du gouvernement est de la ramener à 64% du PIB en 2008, après 64,2% prévu en 2007. Cela passera notamment par des cessions de participations de l’Etat prévues à 5 milliards d’euros en 2008.

Le déficit public (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales), qui constitue lui aussi l’une des principales références de l’Union européenne pour évaluer la gestion des Etats membres, est fixé à 2,3% du PIB en 2008 après 2,4% prévu en 2007.

Selon M. Woerth, le surcroît de recettes fiscales attendues l’an prochain, environ 18 milliards d’euros, sera “investi massivement dans la baisse des prélèvements”, à hauteur des deux tiers, afin de baisser de 0,3 point le taux de prélèvements obligatoires, à 43,7% du PIB.

Le coût global du “paquet fiscal” voté cet été est évalué à 8,9 milliards d’euros, dont 5,1 milliards pour l’exonération de cotisations sociales des heures supplémentaires. Le coût de l’abaissement du plafond de la taxe professionnelle est évalué à 2,9 milliards.

Au total, les dépenses de l’Etat se montent à 271,8 milliards d’euros.

M. Woerth a défendu “un effort très supérieur en terme de maîtrise des dépenses publiques” pour l’an prochain, rappelant qu’elles n’augmenteraient pas plus que le rythme de l’inflation (1,6%), soit d’environ 5,5 milliards d’euros.

Selon lui, la quasi-intégralité de cette marge de manoeuvre sera absorbée par les pensions (2 milliards supplémentaires), la charge des intérêts de la dette (+1,6 milliard) et divers dispositifs sociaux gérés par la Sécurité sociale (+1,2 milliard).

Le reste des dépenses connaît une progression “zéro” en valeur, a affirmé M. Woerth, selon qui il a fallu “beaucoup de redéploiements pour permettre de financer quelques priorités”.

Parmi elles, l’enseignement supérieur et la recherche, poste qui progresse de 1,8 milliard d’euros (+7,33%), et la justice (+4,6%, 1.615 créations de postes).

Le PLF inclut le non remplacement de quelque 22.900 postes de fonctionnaires partant à la retraite, sur environ 69.000, soit un sur trois et non un sur deux comme le gouvernement s’y était engagé initialement. L’économie sera de 458 millions d’euros pour 2008.

Les plus touchés sont la Défense, le Budget et l’enseignement scolaire, qui perd 11.200 postes. Le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, a dénoncé “des économies de bout de chandelle dérisoires par rapport aux cadeaux fiscaux”.

Côté recettes, les contribuables auront la possibilité d’opter pour un prélèvement libératoire forfaitaire de 16% sur les dividendes d’actions, qui rapportera 600 millions d’euros en 2008 mais se traduira ensuite par un manque à gagner.

 26/09/2007 19:56:01 – © 2007 AFP