Le dollar faible ne tarit pas le flot de vins européens vers l’Amérique

 
 
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Un homme sert du vin, le 19 juin 2007 à Bordeaux (Photo : Jean-Pierre Muller)

[27/09/2007 06:34:02] WASHINGTON (AFP) Les vins européens continuent de garnir abondamment les tables américaines malgré la chute du dollar qui renchérit les bouteilles de bordeaux français et de chianti italien.

“Logiquement, avec la baisse du dollar, on pourrait penser qu’un flot de vins américains va à l’exportation tandis que les importations de bouteilles européennes se tarissent”, explique Jon Frederikson, consultant en vins pour Gomberg-Frederikson basé en Californie.

“Mais de façon remarquable, les importations de vins continuent d’affluer parce que la demande est très forte et les perspectives de croissance du marché américain sur les dix prochaines années sont excellentes”, ajoute cet expert interrogé par l’AFP.

“La consommation de vin gagne enfin de la vigueur même si elle encore faible aux Etats-Unis par rapport à d’autres boissons ou en comparaison avec d’autres pays. Mais la probabilité d’une augmentation des ventes est très forte”, poursuit M. Frederikson.

“Les producteurs à travers le monde font fi de la baisse du dollar et du manque à gagner et choisissent de s’installer sur le marché américain en pariant sur la future loyauté du consommateur américain”, dit-il.

Les vins français exportés vers les Etats-Unis ont augmenté en volume de 2,8% durant le premier semestre de 2007 par rapport à la même période de 2006, tandis que ces exportations ont baissé en valeur de 4,2%, selon les chiffres de Sofexa, une agence française d’aide à l’exportation. Dans le même temps, l’euro a gagné près de 10%, à 1,206 dollar en moyenne pendant la première moitié de 2006 puis 1,316 dollars début 2007.

Les exportations de tous les pays grands producteurs de vins ont été en hausse pendant les six premiers mois de 2007.

“L’Italie, plus grand exportateur vers les Etats-Unis en volume, présente des exportations en hausse de 11%. La France, qui était le plus grand exportateur en valeur en 2006 avec 720 millions de dollars de ventes, a vu ses livraisons progresser de 10% en volume”, selon M. Frederikson.

Les ventes d’Allemagne, du Portugal et d’Espagne sont aussi à la hausse en volume.

L’éditeur du magazine californien Wine Business Monthly, Cyril Penn, confirme aussi que les importations de vins européens aux Etats-Unis augmentent malgré la hausse de l’euro.

“C’est parce que le marché américain est en passe de devenir le plus grand marché du vin du monde”, affirme-t-il.

En outre, avec le dollar faible, les producteurs de vins américains espèrent ouvrir les palais européens à de nouveaux bouquets venus d’outre-atlantique.

“Il y a toujours eu une résistance en Europe vis-à-vis des vins américains, surtout en France, mais je crois que les Européens apprécient les bons prix pour de bons produits et qu’un dollar faible va rendre les vins américains irrésistibles”, estime Michael Houlihan, fondateur d’une grande maison de vins californienne, Barefoot Cellars.

Le bas niveau du billet vert va permettre à des vins américains de se vendre en Europe entre 2,99 et 6,99 euros.

En Grande-Bretagne également la valeur de la livre par rapport au dollar dope les ventes de vins américains, qui représente déjà leur premier marché à l’export.

“Le marché britannique est en hausse de 31% en volume pour le premier semestre 2007. La faiblesse du dollar rend les vins américains plus compétitifs”, affirme M. Frederikson.

 27/09/2007 06:34:02 – © 2007 AFP