[27/09/2007 15:46:32] LONDRES (AFP) La compagnie aérienne British Airways (BA) a annoncé jeudi sa plus grosse commande d’appareils long-courriers depuis 1998, intégrant pour la première fois dans cette flotte des Airbus, des avions géants A380, aux côtés des Boeing auxquels la compagnie avait toujours été fidèle. BA a commandé douze A380 et vingt-quatre B787 avec des options sur sept A380 et dix-huit B787 supplémentaires, qui seront tous équipés de moteurs Rolls-Royce. La livraison est prévue entre 2010 et 2014. Au prix catalogue, les commandes fermes, moteurs compris, représentent 8,2 milliards de dollars, a précisé la compagnie, mais le directeur général de BA Willie Walsh a laissé entendre lors d’une conférence de presse téléphonique que des rabais avaient été consentis, en se disant “très satisfait de la manière dont les deux constructeurs et le motoriste avaient approché cette affaire”. BA a obtenu une ligne de crédit de 1,5 milliard de dollars pour cet achat, couvrant les commandes fermes jusqu’en 2011. Rolls-Royce a évoqué un prix de 5 milliards de dollars pour les moteurs des commandes fermes et optionnelles, et leur maintenance à vie. Cette commande marque l’entrée par la grande porte d’Airbus dans la flotte long-courrier de BA, actuellement composée de 114 Boeing (57 B747-400, 43 B777 et 14 B767). BA fait cependant voler actuellement 68 moyen-courriers de la famille A320. Le processus d’enchères pour le rajeunissement de la gamme long-courrier de BA a commencé en octobre dernier. En février, une première commande avait entièrement échu à Boeing avec quatre commandes fermes et quatre options sur des B777-200, pour des raisons de commodité, avait expliqué BA. Une autre commande, au terme de laquelle l’ensemble des 747 et 767 auront été remplacés, sera annoncée “fin 2008-début 2009”, a précisé M. Walsh jeudi. Les appareils en compétition seront cette fois les Boeing 787-10 et 777-300, et l’Airbus A350-XWB. M. Walsh s’est déclaré jeudi “enchanté du dosage d’A380 et de B787” dont bénéficiera BA. Il a indiqué que l’avion géant opérerait vers des destinations “à forte demande et fréquence restreintes” comme Hong Kong, Singapour, l’Inde, l’Afrique du Sud et la côte ouest des Etats-Unis, plutôt que vers la côte est et New York. Il a assuré qu’il n’y avait eu “absolument aucune pression politique, ni formelle ni informelle”, pour guider une partie du choix vers Airbus dont le Royaume-Uni est l’un des constructeurs, ou vers Rolls-Royce.
Tony Woodley, du syndicat unifié Unite, s’est réjoui néanmoins “de la poussée donnée par cette commande à l’industrie britannique”. Il a estimé qu’elle témoignait d’une “vraie confiance en l’avenir du secteur aérien”. Le vice-président pour l’Europe de Boeing Marlin Dailey a indiqué que l’avionneur américain était “honoré” de voir BA “rejoindre la famille des 787”. “Nous sommes extrêmement fiers d’avoir été choisis par BA, une référence enterme d’expertise, de réseau et d’image”, a indiqué pour sa part le président d’EADS Louis Gallois. Il a remercié BA d’avoir “ouvert la compétition”, et estimé “qu’après les difficultés rencontrées par l’A380, on a la confirmation que cet avion répond aux besoins du marché”. Avec cette commande, l’A380 aura 177 commandes fermes et 15 options, pour un total de 15 clients. L’analyste Douglas McNeill de Blue Oar Securities a souligné “l’énorme coup de pouce” que va donner à l’A380 ce choix par “un acheteur très influent et très respecté”. M. Walsh a souligné aussi “la preuve très solide de l’engagement de BA envers l’environnement” donnée selon lui par cette commande. Il a indiqué que l’A380 produit 17% d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) de moins que le B747-400 et le B787 30% de moins que le B767. De même, les deux appareils sont quatre fois moins bruyants que le B747-4. |
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