[27/09/2007 07:09:17] PARIS (AFP) Lait, yaourts, fromages, crèmes, les consommateurs français doivent se préparer à payer encore plus cher les produits laitiers en 2008, dont les prix ont déjà progressé en moyenne de 4% en 2007, prédisent les industriels. “Alors que les prix de vente des industriels aux distributeurs devraient progresser de plus de 10% l’année prochaine, les consommateurs doivent s’attendre à devoir payer, dès début 2008, entre 5% et 10% plus cher qu’en 2007 leurs produits laitiers”, a assuré à l’AFP Olivier Picot, président de l’Association de la transformation laitière (Atla) qui regroupe industriels privés et coopératives. Le prix du lait payé par les industriels aux producteurs a progressé d’environ 20% durant le quatrième trimestre de 2007, par rapport à la même période de 2006, et le président des industriels s’attend à une nouvelle hausse d’environ 35% pour les 3 premiers mois de 2008, par rapport au premier trimestre 2007. Or le prix du lait, contrairement à celui du blé et de la farine qui n’entre que pour une faible part dans celui du pain, représente 90% de l’étiquette finale du beurre, 70 à 80% de celui du camembert et de l’emmenthal et de 20% à 40% de celle des yaourts. Les produits laitiers représentent 1,8% des dépenses totales des ménages français. Une hausse de 10% représenterait donc une dépense supplémentaire de 6 euros par mois, indique Atla. Les causes de ces augmentations prévues sont les mêmes qu’en 2007: forte hausse de la demande mondiale, en particulier en Chine et en Inde, sécheresse en Australie, baisse de la collecte de lait en Europe où la production avec 126 milliards de litres de lait a atteint son niveau de collecte le plus bas depuis 15 ans pour la campagne 2006-2007 (avril-mars). Or, les résultats de l’enquête mensuelle de l’Office de l’Elevage et du ministère de l’Agriculture, publiée mercredi, “confirme l’atonie de la collecte de lait de vache constatée depuis plusieurs mois” en France. “En cumul d’avril à juillet 2007, la collecte (…) accuse un retard conséquent de 2,3% par rapport à la même période de la campagne précédente, ce qui se traduit par un déficit estimé à plus de 575.000 tonnes par rapport au quota national”, écrit la publication Agreste Conjoncture du ministère de l’Agriculture. La France, deuxième producteur européen avec 23 milliards de litres fournis par 3,8 millions de vaches et 100.000 producteurs, n’arrive plus à réaliser le maximum du “quota” qui lui a été accordé jusqu’en 2015. De nombreux pays européens, pour limiter les hausses de prix, poussent désormais pour un assouplissement rapide des “quotas”, notamment la Pologne et l’Espagne lors du conseil des ministres de l’agriculture de mercredi, mais aussi les pays de l’Europe du Nord comme le Danemark et les Pays-Bas qui sont prêts à répondre à des augmentations de production. Pour M. Picot, il faut avant tout “desserrer le plus vite possible la réglementation française, en permettant une gestion des transferts de quotas de production au niveau régional et non plus au niveau départemental”. Et pour produire plus de lait “il faut agrandir les exploitations laitières, ce qui ne veut pas dire faire seulement du lait dans le Grand Ouest et ne plus en produire en Savoie”, ajoute le président d’Atla. |
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