Allemagne : le marché de l’emploi épargné par la crise financière et l’euro fort

 
 
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Le président de l’agence allemande pour l’emploi Frank Weise, le 31 janvier 2006 à Nuremberg (Photo : Oliver Lang)

[27/09/2007 11:49:33] FRANCFORT (AFP) Le taux de chômage en Allemagne est tombé en septembre à son plus bas niveau depuis 14 ans, le marché de l’emploi restant épargné par les craintes suscitées par la crise financière, l’euro fort et le pétrole cher, pour la première économie de la zone euro.

Les baromètres de confiance sont formels: industriels et consommateurs allemands dépriment et s’inquiètent pour l’avenir de l’économie, mais cela n’empêche pas les premiers d’embaucher, comme le montrent des chiffres publiés jeudi par l’Agence pour l’emploi.

En septembre, mois il est vrai traditionnellement favorable à l’emploi après la pause estivale, le nombre de chômeurs est tombé à 3,543 millions de personnes, 162.000 de moins comparé à août.

Le taux brut, référence dans le débat public, est ainsi descendu de 0,4 point de pourcentage à 8,4%, son plus bas niveau depuis mai 1993, selon une porte-parole de l’agence.

Ce mois de septembre faste, meilleur que d’ordinaire, témoigne de la solidité de l’économie. Les emplois soumis à cotisation sociale ont parallèlement continué à augmenter et le niveau des places vacantes reste élevé, souligne le président de l’agence Frank Weise.

En septembre, l’agence en a recensé 992.000. En août, les offres d’emplois non pourvues avaient dépassé le seuil symbolique du million, alimentant les débats sur les craintes d’une pénurie de main d’oeuvre qualifiée dans le pays.

En données corrigées des variations saisonnières, jugées plus fiables par les économistes, le recul du nombre de sans emploi a nettement surpassé les attentes et le taux s’est replié à 8,8%, son plus bas niveau depuis la réunification en 1990.

Alors que le ciel se couvre sur l’économie allemande, comme semble le laisser présager le repli du climat des affaires Ifo et de l’indice de confiance des des consommateurs GfK récemment publiés, le marché du travail reste insensible aux craintes d’une perte de vitesse conjoncturelle.

“Nous n’avons vu encore aucun signe” indiquant que le marché du travail est affecté par la crise financière, la flambée des prix du pétrole ou la faiblesse du dollar face à l’euro, qui désavantage les exportateurs allemands, a déclaré Frank Weise lors d’une conférence de presse.

Il faut attendre en général six mois pour qu’un changement de cap économique atteigne le marché du travail, explique-t-il toutefois.

Pour le moment, “nous n’avons aucune raison de revoir nos objectifs”. L’agence mise sur un nombre moyen de chômeurs de 3,8 millions cette année et de 3,5 millions en 2008.

“Les chiffres de l’emploi en Allemagne apportent une lueur dans un ciel conjoncturel devenu un peu plus sombre”, estime Peter Leonhardt, analyste à la DekaBank.

Pour Sylvain Broyer, analyste chez IXIS-Cib, cette nouvelle détente sur le front de l’emploi “renforce l’hypothèse d’une forte accélération des dépenses privées l’an prochain, une fois que la politique fiscale restrictive aura desserré son étreinte”.

Les économistes attendent depuis de long mois un réveil des ménages allemands. D’ordinaire déjà peu dépensiers, ils ont dû encaisser en début d’année le choc d’une TVA rehaussée à 19% contre 16% auparavant. Mais ils profitent entre-temps d’accords salariaux plus favorables et d’un recul du chômage, qui augmentent leur revenu disponible.

Les inquiétudes liées à la crise des crédits hypothécaires à risques aux Etats-Unis et la flambée de prix de certains produit de base -lait, beurre, céréales, énergie- risquent toutefois, selon l’analyste d’UBS Sunil Kapadia, de retarder encore la reprise tant espérée de la consommation.

 27/09/2007 11:49:33 – © 2007 AFP