EADS prêt à vendre son site allemand d’Augsbourg

 
 
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Louis Gallois (C), président d’EADS, lors d’une conférence de presse à Elancourt (région parisienne), le 27 septembre 2007 (Photo : jacques demarthon)

[27/09/2007 15:14:46] ELANCOURT (AFP) Louis Gallois, président du groupe européen de défense et d’aéronautique EADS, a confirmé jeudi qu’il était prêt à vendre son site allemand d’Augsbourg si les propositions de candidats au rachat lui conviennent, lors d’une conférence de presse.

“Nous avons décidé de proposer Augsbourg aux éventuels repreneurs des sites d’Airbus. Nous prendrons la décision de mettre effectivement Augsbourg dans le paquet des sites à reprendre quand nous recevrons les propositions des candidats”, a-t-il dit.

Augsbourg, fort de 2.000 employés, est le plus gros fournisseur d’aérostructures de l’avionneur européen Airbus, filiale de EADS.

Actuellement, Airbus négocie avec cinq groupes pour la reprise partielle ou totale de six de ses sites industriels –Filton (Grande-Bretagne), Nordenham, Varel et Laupheim (Allemagne), Meaulte et Saint-Nazaire Ville (France).

EADS avait annoncé le 9 août qu’il “étudiait la possibilité d’inclure son usine d’Augsburg dans son processus de recherche de partenariat pour ses sites aérostructures d’Airbus”.

Le 24 septembre, Airbus avait indiqué qu’EADS “était en passe de prendre une décision sur l’incorporation du site d’Augsbourg dans le processus de vente”.

“Les candidats regardent Augsbourg et ils vont proposer des solutions incluant Augsbourg, c’est clair”, a dit M. Gallois jeudi.

Il a souligné qu’Augsbourg était très lié aux sites allemands Varel et Nordenham, qui fabriquent comme lui des aérostructures. “Les syndicats à Augsbourg et la direction ont accepté de considérer comme possible la solution d’une reprise”, a-t-il ajouté.

Airbus a retenu cinq acheteurs potentiels pour ses sites en vente: le britannique GKN, le français Latécoère, l’américain Spirit Aerosystems, les allemands Voith et MT Aerospace.

EADS, confronté à des retards importants dans la construction de son avion géant A380, avait annoncé en février dernier un vaste plan de restructuration, baptisé Power8, prévoyant la suppression de 10.000 emplois en Europe, dont 3.700 en Allemagne, ainsi que la cession de sites d’Airbus.

Les mesures sociales accompagnant la suppression de 1.138 emplois d’Airbus France dans le cadre du plan Power8 ont été adoptées jeudi par les syndicats lors d’un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire à Toulouse, a-t-on appris par ailleurs de sources syndicales.

“Les mesures d’accompagnement se traduisent par des mesures d’âge qui ont été adoptées par l’ensemble des syndicats excepté la CGT”, a indiqué à l’AFP Xavier Petrachi, délégué syndical central CGT, précisant que cet avis sur le plan de sauvegarde de l’emploi était consultatif.

La CGT a rejeté ces mesures, estimant qu’elles allaient “s’appliquer à certains salariés et pas à d’autres”. “Il va y avoir des conflits entre salariés”, a précisé M. Petrachi.

“Ces 1.138 suppressions d’emploi concernent aussi les sites vendus (…) Ce n’est pas normal de nous demander notre avis sur un plan qui n’est pas finalisé”, a-t-il ajouté.

Parmi les mesures d’accompagnement figurent notamment des mesures liées au compte épargne temps et des aides au temps partiel aidé et aux projets personnels.

“Les mesures sociales ont été négociées dans plusieurs réunions de concertation et pratiquement toutes les demandes formulées pour que les salariés puissent y trouver des départs en retraite, etc … (ont) été traitées”, a justifié Françoise Vallin la représentante de la CGC, un des quatre syndicats, dont Force ouvrière (FO, majoritaire à Airbus), ayant donné un avis favorable.

Ce CCE marque la fin des consultations avec les syndicats sur ce plan social portant jusqu’à 2010, qui sera officiellement présenté aux salariés, a-t-elle précisé.

Les comités d’entreprises d’Airbus France devraient valider ce plan social vendredi.

Sur le plan de restructuration économique de Power8, les syndicats ont tous donné un avis défavorable. “Il ne répondait pas à la situation, il ne prenait pas en compte la problématique du programme de l’A380”, a fait valoir Mme Vallin.

“La direction n’a pas répondu aux propositions alternatives (concernant) les suppressions d’emplois et la vente de sites”, a indiqué le représentant CGT.

Le plan de restructuration Power8, annoncé le 28 février dernier par la direction d’Airbus, prévoit 10.000 suppressions d’emploi en quatre ans, dont la moitié chez les sous-traitants, ainsi que la vente ou la cession de certains de ses sites afin de réaliser 5 milliards d’euros d’économies d’ici à 2010.

 27/09/2007 15:14:46 – © 2007 AFP