La Banque mondiale veut verser 3,5 milliards de dollars aux pays pauvres

 
 
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Le Président de la Banque mondiale Robert Zoellick (2e à droite), lors du Forum Clinton (Photo : Nicholas Roberts)

[27/09/2007 21:21:01] WASHINGTON (AFP) La Banque mondiale s’est engagée jeudi à apporter une contribution pluriannuelle record de 3,5 milliards de dollars au fonds qui aide les pays les plus pauvres de la planète, et à abaisser le coût de ses prêts aux pays émergents.

Le montant de 3,5 milliards de dollars représente plus du double du précédent engagement (1,5 md USD) de la Banque à ce dispositif géré par l’Association internationale de développement (AID) et dont le quinzième cycle de reconstitution a débuté en mars.

Le conseil d’administration a par ailleurs décidé d’abaisser “d’environ un quart de point de pourcentage” les taux auxquels la Banque mondiale octroie ses prêts aux pays émergents, a annoncé le président de l’institution multilatérale, Robert Zoellick, lors d’une conférence téléphonique.

C’est la première fois que la Banque décide un tel réajustement de ses taux en neuf ans, a précisé l’institution. Ils sont ainsi ramenés à leur niveau d’avant la crise asiatique de 1998.

“Un certain nombre de pays à revenus intermédiaires soulèvent ce problème depuis bientôt sept ou huits ans”, a expliqué M. Zoellick au sujet de cette mesure qui vise des pays comme l’Inde, la Chine ou le Mexique.

L’octroi de prêts avantageux aux pays émergents fait débat à l’extérieur comme à l’intérieur de la Banque: certains estiment en effet que ces Etats, qui ont un accès facile aux marchés financiers, pourraient se passer des services de l’institution dont l’action devrait au contraire se focaliser sur les pays les plus pauvres.

A cet égard, la double mesure annoncée jeudi fait figure de compromis.

Créée en 1960, l’AID est l’organe de la Banque mondiale qui prête aux 81 pays dont les habitants ont un revenu de moins de 2 dollars par jour, et dont la plupart se trouvent en Afrique sub-saharienne.

L’association accorde des dons et des crédits ne portant pas intérêt pour la mise en oeuvre de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à atténuer les inégalités et à améliorer les conditions de vie des populations.

L’enveloppe de la précédente levée de fonds (AID-14) s’était élevée à 33 milliards de dollars, dont les 1,5 md apportés par la BM.

Les pays donateurs se réunissent tous les trois ans pour reconstituer les ressources de l’AID et passer en revue ses politiques.

“Je suis très satisfait que le conseil ait accepté de nous aider à tenir nos promesses”, a poursuivi M. Zoellick.

La plupart des pays contributeurs de l’AID “n’ont pas encore cité de chiffres”, a-t-il souligné. “Nous nous mettons donc dans une position de meneur en annonçant ce montant” de 3,5 milliards, a-t-il estimé, avant d’en expliquer le découpage.

“Cette montée en régime commence par une contribution de la Société financière international (SFI, une filiale de la BM) de 500 millions de dollars”, a-t-il détaillé, “ce qui laisse 3 milliards sur les trois prochaines années, sous réserve de décisions annuelles du conseil”.

 27/09/2007 21:21:01 – © 2007 AFP