Pétrole : le Brent franchit à son tour le cap des 80 dollars le baril

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[27/09/2007 21:24:07] NEW YORK (AFP) Après New York, les prix du pétrole sont à leur tour montés au-dessus de 80 dollars le baril à Londres, atteignant un nouveau record, alors que le marché s’inquiète de l’approche d’une nouvelle tempête tropicale dans la zone pétrolière du Golfe du Mexique.

Sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre est monté au niveau jamais atteint de 80,20 dollars. Il a terminé la séance en hausse de 2,60 dollars à 80,03 dollars, un record de clôture.

Son précédent record datait du 20 septembre, à 79,94 dollars.

A New York, le “light sweet crude” pour livraison en novembre a lui aussi fortement progressé et clôturé en hausse de 2,58 dollars à 82,88 dollars. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le record historique du brut remonte au 20 septembre (84,10 dollars).

Les prix du pétrole ont dépassé le cap des 80 dollars le baril des deux côtés de l’Atlantique à un peu plus de deux semaines d’écart. Généralement plus cher d’un à deux dollars que le Brent, le light sweet crude –un brut plus léger et moins soufré– avait dépassé ce seuil pour la première fois le 12 septembre.

Alors que la saison des ouragans avance, les prix du brut sont enclins à de rapides bonds dès qu’une nouvelle perturbation se dirige vers les côtes américaine et mexicaine du Golfe du Mexique, qui comptent de nombreuses raffineries et plateformes d’extraction.

“Personne ne peut savoir si cela va frapper les côtes ou pas, mais le marché réagit sans aucun doute à la possibilité que la tempête ait un impact”, a expliqué Bart Melek, analyste de BMO Capital Markets.

Cette saison a déjà vu passer les ouragans Dean, Félix et Humberto, qui n’ont pas causé de dégâts majeurs pour l’industrie pétrolière.

Mais dernièrement, “les marchés sont devenus très sensibles au mauvais temps depuis que l’approche d’une tempête a causé le bref arrêt, par précaution, de presque deux-tiers de la production américaine de pétrole dans le Golfe, ce qui avait poussé le baril au-dessus de 84 dollars la semaine dernière”, a expliqué M. Melek.

C’est désormais la tempête tropicale, baptisée Lorenzo, dont la trajectoire se rapproche de la côte mexicaine, qui alimente les craintes. D’autant que le Centre national des ouragans craint qu’elle ne puisse se transformer d’ici là en ouragan.

Même si ces menaces météos sont circonscrites à l’Amérique du nord, le prix du pétrole en Europe reflète aussi les inquiétudes des investisseurs.

“Si quelque chose se produit en Amérique du nord et que la production est interrompue, cela entraînera automatiquement une pénurie sur le marché et on fera appel à l’offre de l’Europe et du Moyen-Orient”, a expliqué M. Melek.

Par ailleurs, selon plusieurs analystes, les fonds spéculatifs, appâtés par les récents records, ont afflué sur le marché, gonflant encore les cours.

“Le marché est sujet à des oscillations sauvages, mais qui ne sont pas fondées sur des facteurs fondamentaux”, a ainsi noté Adrian Bingham-Walker, courtier chez CMC Markets.

M. Melek a également souligné que le marché du brut “attire pas mal de capitaux” de fonds, qui jouent sur les différentiels des prix entre les contrats à terme du pétrole pour empocher des bénéfices.

De plus, la faiblesse persistante du dollar rend le pétrole meilleur marché pour les investisseurs hors zone dollar. Jeudi, le billet vert a enfoncé un nouveau plancher face à l’euro, à 1,4189 dollar pour un euro.

La tendance haussière du marché reste aussi soutenue par les craintes récurrentes que l’offre pétrolière s’avère insuffisante pour répondre à la demande.

Brièvement rassurés par une hausse surprise des stocks américains de brut la semaine dernière, les opérateurs se sont ensuite focalisés sur le niveau des réserves du terminal de Cushing (Oklahoma) qui seraient à leur plus bas niveau depuis décembre 2005.

 27/09/2007 21:24:07 – © 2007 AFP