Le “Drive”, comment allier internet et la voiture pour faire les courses

 
 
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Le 10 mai 2006 le centre commercial Auchan de Villetaneuse. (Photo : Fred Dufour)

[28/09/2007 06:49:15] PARIS (AFP) A quelques jours d’intervalle, Leclerc et Auchan ont lancé le “Drive”, nouveau concept qui permet aux clients de faire les courses sur internet aux mêmes prix et promotions que dans leurs hypermarchés, à condition qu’ils les récupèrent eux-mêmes en voiture.

“Il s’agit d’une façon moderne de faire ses courses. C’est pratique pour les gens, car ils passent les commandes sur internet, mais ils ne sont pas contraints d’attendre chez eux la livraison. Ils vont chercher la commande au moment où cela leur convient”, explique à l’AFP François Poupard, responsable du projet chez Auchan.

“On évite aux clients les courses +corvée+ et on leur laisse l’achat plaisir”, résume Pascal Payraudeau, directeur d’un Leclerc près de Toulouse, qui a inauguré cette semaine un “Express Drive”.

Auchan a mis en place le concept du Drive, une première mondiale, assure M. Poupard. L’enseigne compte déjà trois Drive, dont un en région parisienne (à Plaisir, Yvelines) qui vient d’ouvrir ses portes.

En se lançant dans le “Drive”, Leclerc met enfin les pieds sur la Toile, alors que tous ses concurrents y sont présents depuis un moment.

Avec le “Drive” (de l’expression anglaise “drive-in restaurant”, restaurant où on reste dans sa voiture pour commander et manger), le client commande ses courses sur internet ou une borne à proximité du magasin, puis va les récupérer au bout de quelques minutes (pour les bornes) ou quelques heures, voire quelques jours (pour internet).

A aucun moment le client ne porte ses courses, puisque les employés des enseignes préparent la commande et la déposent gratuitement dans la voiture.

Ces “Drive” présentent le double avantage d’alléger les courses des clients –qui n’ont plus à porter d’articles encombrants (packs de lait, d’eau, couches)– et de mieux gérer leur emploi du temps.

“Dans les hypermarchés, 70% des clients sont des femmes, alors que dans le Drive, c’est 50-50. Nous avons constaté que les femmes passaient les commandes et que les hommes allaient récupérer les courses. Le modèle attire aussi les femmes enceintes ou les mamans”, précise M. Poupard.

Depuis le lancement du test Leclerc début septembre, entre 150 et 200 commandes sont effectuées chaque jour, dont plus de la moitié par de nouveaux clients, selon M. Payraudeau. Auchan reste discret sur les chiffres mais souligne le “succès” du concept.

Débarrassés des articles lourds, les clients ont tendance à dépenser plus sur les Drive que lorsqu’ils poussent un chariot. Le panier moyen atteint 64 euros sur les “Drive” Leclerc, contre 45 euros dans l’hypermarché.

“Une centaine de Leclerc devraient proposer des Drive d’ici trois ans”, assure M. Payraudeau.

Seul inconvénient, les sites internet des Drive sont plus pauvres que les hypermarchés: 2.700 produits alimentaires chez Leclerc et 4.500 (alimentaire et entretien) chez Auchan, contre plus de 20.000 dans un magasin classique.

“A nous de trouver une rentabilité de façon durable, car nous vendons nos produits aux mêmes prix qu’en magasin. Or en magasin, les clients se servent eux-mêmes alors que dans le Drive, c’est nous qui le faisons”, souligne M. Poupard. “Le système est assez lourd en investissement informatique notamment”, ajoute-t-il.

Le groupe prévoit d’ouvrir un quatrième “Drive” dans le Nord.

 28/09/2007 06:49:15 – © 2007 AFP