L’Etat vend un tiers de la société qui gère Rungis, le plus grand marché mondial

 
 
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Le marché de Rungis, le 28 octobre 2005 (Photo : Damien Meyer)

[28/09/2007 18:35:31] PARIS (AFP) Le gouvernement a vendu à une société foncière un tiers de la société gérant le marché international de Rungis, qui reste néanmoins contrôlée par les pouvoirs publics, a annoncé vendredi le ministère de l’Economie dans un communiqué.

Le gouvernement a vendu une participation de l’Etat de 33,34% au capital de la Semmaris, société gestionnaire du Marché international de Rungis (Val-de-Marne), le plus grand marché de produits frais au monde, à la société foncière française Altarea, a précisé le communiqué.

Après cette cession, la part de l’Etat descend mécaniquement sous les 50% du capital de la Semmaris mais le ministère fait valoir que le secteur public conservera plus de 50% de son capital.

Après incorporation au capital d’une créance de l’Etat, d’une valeur faciale d’un peu moins de 30 millions d’euros, l’Etat, qui possédait jusqu’ici 56,85% du capital de la société, devrait détenir environ 33% à l’issue de l’opération, a indiqué un porte-parole d’Altarea à l’AFP.

La ville de Paris détiendrait 12,80%, le département du Val-de-Marne 5,43%, la Caisse des dépôts et consignations 4,47% et les professionnels du secteur 10,79%, a-t-on indiqué de même source.

Cette acquisition sera finalisée “avant la fin de l’année”, a souligné la société foncière dans un communiqué.

Selon les deux communiqués, l’opération valorise la Semmaris à 104 millions d’euros. Le prix payé par l’acheteur devrait se situer aux alentours de 45 millions d’euros, selon le porte-parole d’Altarea.

Cette vente était autorisée par décret depuis le 1er août 2006.

Mais les grossistes “sont fort mécontents de l’opération annoncée, car il n’a jamais été tenu compte des propositions qu’ils ont exprimées auprès des instances concernées”, indique un communiqué de leur syndicat vendredi.

Ils “regrettent de ne pas connaître le projet du nouvel actionnaire” et considèrent “qu’en qualité d’actionnaires minoritaires, leurs droits ont été ignorés, notamment la possibilité de suivre l’augmentation du capital de la Semmaris”.

Le conseil général du Val-de-Marne a également dénoncé cette vente.

“Où est la synergie industrielle avec les opérateurs du marché, spécialisés dans le commerce en gros des produits frais”, s’étonnent Christian Favier, président (PCF) de l’assemblée départementale, et Christian Hervy, son représentant au conseil d’administration de la Semmaris, dans un communiqué.

“Nous nous interrogeons sur le sens que l’Etat a voulu donner à cette opération qui semble être essentiellement l’occasion d’une plus-value”, a dit à l’AFP Christian Hervy.

M. Hervy s’est aussi inquiété de l’éventualité d’un “scénario à plus ou moins long terme d’une privatisation” du MIN de Rungis, alors que l’Etat vient d’autoriser l’implantation à Paris intra-muros du grossiste allemand Metro.

Installé sur 232 hectares près de l’aéroport d’Orly, au sud de Paris, le marché de Rungis accueille 1.300 entreprises. Il est exclusivement réservé aux acheteurs professionnels.

La Semmaris, qui emploie 220 personnes, a réalisé un chiffre d’affaires de 77,2 millions d’euros en 2006. L’activité d’ensemble du Marché de Rungis représente un volume d’affaires de 7,3 milliards d’euros.

 28/09/2007 18:35:31 – © 2007 AFP