[28/09/2007 14:23:46] BRUXELLES (AFP) Les inquiétudes grandissent autour de l’économie de la zone euro du fait d’une perte de confiance des entrepreneurs et des consommateurs, sur fond d’euro fort, et d’une hausse des prix, dopés par le pétrole et les produits alimentaires. En septembre, l’indice de confiance économique dans la zone euro, qui résume l’opinion des chefs d’entreprise et des consommateurs, a reculé de près de trois points pour s’établir à 107,1 points, son plus bas niveau depuis plus d’un an. Le climat des affaires, qui mesure la confiance des seuls industriels a lui aussi chuté, à 1,09 point contre 1,37 point en août, selon des enquêtes publiées vendredi par la Commission européenne. Cette détérioration du climat –liée à la crise des marchés financiers cet été, aux inquiétudes sur l’appréciation du taux de change de l’euro, qui a dépassé pour la première fois le seuil de 1,42 dollars vendredi, et au pétrole cher — est particulièrement marquée en Allemagne. L’indice de confiance européen a reculé de 3,6 points dans la première économie de la zone euro. Le climat des affaires de l’institut Ifo, publié mardi, est également fortement descendu en septembre, de 1,6 point à 104,2 points. L’indice de confiance dans la zone euro est aussi en fort recul en Espagne, et dans une moindre mesure en France et en Italie. Dans ce contexte, le commissaire européen en charge aux affaires économiques, Joaquin Almunia, a mis en garde à nouveau contre les risques de “décélération de la croissance” de l’économie européenne en 2008, dans une interview au Figaro publiée vendredi. Il a reconnu par ailleurs reconnu que la faiblesse actuelle du dollar face à l’euro, pénalisante pour les entreprises européennes à l’exportation, était “préoccupante”, alors qu’il s’était jusqu’ici voulu rassurant. Le ministre de l’Economie Pedro Solbes a de son côté reconnu que la croissance de l’économie espagnole, une des plus dynamiques d’Europe, pourrait ralentir 3% à la fin 2008. Pour ne rien arranger, le ralentissement de l’activité qui se profile s’accompagne d’un redémarrage de l’inflation. Les prix à la consommation en zone euro ont augmenté de 2,1% en septembre en glissement annuel, soit la plus forte inflation depuis un an, selon des chiffres publiés vendredi. C’est la première fois depuis août 2006 que la hausse des prix à la consommation dépasse le seuil maximal de 2% toléré par la Banque centrale européenne (BCE) sur le moyen terme. En cause: le bond des prix de l’énergie mais également des produits alimentaires, du fait de l’envolée des tarifs des matières premières agricoles. Cette situation place la BCE face à un dilemme. Le rebond de l’inflation donne des arguments à ceux qui en son sein plaident en faveur d’une nouvelle hausse des taux directeurs. Mais, d’un autre côté, un resserrement prématuré du coût du crédit serait risqué pour la croissance économique en cette période déjà incertaine. Les statistiques publiées vendredi inquiètent car elles montrent que la zone euro doit faire face à “une combinaison peu favorable mêlant ralentissement de l’activité et pressions grandissantes sur les prix”, souligne Jonathan Loynes, économiste à l’institut Capital Economics. Toutefois, relativise Gilles Moec, économiste de Bank of America, l’amélioration du marché de l’emploi, qui elle continue, pourrait aider à soutenir la croissance. En Allemagne, le taux de chômage est tombé en septembre à son plus bas niveau depuis 14 ans. |
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