Alcatel-Lucent vers un nouveau tour de vis, Pat Russo sur la sellette

 
 
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La directrice générale d’Alcatel-Lucent Patricia Russo, le 01 juin 2007 à P aris (Photo : Stephane de Sakutin)

[28/09/2007 17:15:31] PARIS (AFP) L’équipementier Alcatel-Lucent, confronté à une mauvaise situation financière persistante, s’achemine vers un nouveau tour de vis tandis que la directrice générale Patricia Russo paraissait vendredi de plus en plus sur la sellette.

Un possible départ de Mme Russo, ouvertement envisagé par les analystes, ainsi que de nouvelles restructurations expliqueraient la remontée du titre Alcatel-Lucent qui gagnait 4,20% à 7,19 euros à la clôture de la Bourse de Paris.

Les Echos ont révélé vendredi qu’un conseil d’administration extraordinaire avait sommé Mme Russo de rédiger un “plan d’urgence” pour redresser les comptes.

Le quotidien économique a précisé que ce plan serait examiné par un conseil d’administration le 30 octobre, à la veille de la publication des résultats trimestriels du groupe.

La direction d’Alcatel-Lucent a indiqué vendredi qu’elle prenait “très sérieusement en compte la nécessité d’améliorer sa performance financière” et que, pour ce faire, elle engagerait “les actions nécessaires”.

Le 13 septembre, lors du lancement du troisième avertissement sur résultats de l’année, Mme Russo avait déjà indiqué qu’elle annoncerait fin octobre des mesures pour redresser les comptes.

Alcatel-Lucent avait alors revu à la baisse la croissance du chiffre d’affaires 2007, qui devrait être “nulle ou légèrement positive”. L’avertissement portait aussi sur la rentabilité.

Pour expliquer cette nouvelle dégradation, le groupe avait mis en avant une fois de plus ses déboires aux Etats-Unis en raison d’un ralentissement des investissements des opérateurs mobiles, un marché où Lucent est en position de force mais sur la norme CDMA, en déclin.

Parmi les mesures envisagées, Mme Russo avait évoqué une accélération du programme de restructuration mais aussi des réductions supplémentaires de coûts “dans les régions où cela sera nécessaire”. Elle n’avait pas écarté de nouvelles réductions d’effectifs, les jugeant “possibles”.

En février, quelques semaines seulement après la fusion, le groupe avait déjà annoncé 12.500 suppressions d’emplois, dont 1.468 pour la France, dans le cadre d’un plan d’économies de 1,7 milliard d’euros sur trois ans.

En France, où les syndicats, après de longues tractations et une forte mobilisation des salariés, viennent tout juste de donner leur accord au plan social, la CFDT a prévenu vendredi que tout “retour en arrière sera interprété comme une déclaration de guerre”.

Les syndicats devraient recevoir le soutien des pouvoirs publics puisque, selon Les Echos, l’Elysée suit de près le dossier et ne veut pas entendre parler de nouvelles coupes dans les effectifs.

Alors que la pertinence de la fusion ne semble pas être remise en cause, la priorité est au redressement des comptes. “Nous avons sous-estimé les problèmes d’intégration liés à la fusion (…) il s’agit maintenant de resserrer les boulons”, selon les propos d’un administrateur rapportés par le quotidien.

Si le conseil ne souhaite pas traiter dans “l’urgence” le maintien de Mme Russo à son poste, celle-ci n’a plus le droit à l’erreur, souligne encore le quotidien en citant un administrateur: “Encore un avertissement sur résultat et nous ne pourrons plus la soutenir”.

Dans une note à ses clients vendredi, Natixis Securities affirme qu’un plan de réduction de coûts importants serait bien perçu par le marché. Et d’ajouter que le départ de Patricia Russo “pourrait être également envisagé, ce qui serait perçu positivement par la communauté financière”.

 28/09/2007 17:15:31 – © 2007 AFP