[29/09/2007 08:37:15] PARIS (AFP) La levée, lundi 1er octobre, de l’interdiction en France du “co-marquage” des cartes bancaires, associant le logo de l’émetteur à celui d’une marque non bancaire, va dépoussiérer un produit qui n’avait que très peu évolué depuis son lancement, et bousculer le marché. Orange, Renault, Nouvelles Frontières, Galeries Lafayette, Casino ou Fiat, autant de marques qui feront bientôt leur apparition sur des cartes, au côté des logos traditionnels Mastercard ou Visa. Ces cartes ne contraindront pas à ouvrir ou à détenir un compte dans l’établissement partenaire: leurs détenteurs pourront donc être débités sur le compte de leur choix et ne seront pas obligés de changer de banque. Elles proposeront des avantages associés à l’enseigne partenaire et liés aux montants réglés avec la carte. Le tour-opérateur Nouvelles Frontières, dont la carte sera disponible courant octobre, proposera par exemple des économies à valoir sur un prochain voyage. Le distributeur Casino offrira des bons d’achat de 5 euros toutes les 50 transactions. Les grandes enseignes de distribution, telles Casino ou Galeries Lafayette, ont une longueur d’avance puisqu’elles proposent déjà ces cartes depuis plusieurs mois, sans leur logo. “Il n’y a que le visuel qui change” à compter du 1er octobre, explique une porte-parole de Banque Casino, émetteur de la carte du même nom. Les autres offres ne présentent pas encore de contours précis, notamment sur le plan des avantages associés, et ne seront pas réellement disponibles avant plusieurs semaines. Pour l’essentiel, les banques prennent place sur ce marché par le biais de leurs filiales de crédit à la consommation. La BRED, filiale du groupe Banque Populaire, joue la carte sportive avec le logo de la Ligue des Champions, compétition européenne de football. Mais “les banques se posent la question du modèle économique de la carte +co-brandée+”, explique Pierre Olivenau, directeur marketing France de Mastercard Europe. Si les cartes co-marquées peuvent leur permettre de séduire de nouvelles clientèles, jeunes notamment, elles présentent aussi des inconvénients. Le tarif d’abord, puisque les offres déjà sur le marché sont proposées pour une vingtaine d’euros par an, quand les cartes Mastercard ou Visa des grandes réseaux bancaires tournent plutôt autour de quarante euros. “Les cartes des banques ne peuvent pas durablement être à ce point déconnectées des cotisations des cartes +co-brandées+. On pourrait envisager qu’une cotisation à 25 ou 30 euros devienne un point d’équilibre”, anticipe Thierry Dinard, directeur associé du cabinet Alténor Consulting. Autre handicap, l’association avec un partenaire implique un partage des revenus, “alors que les coûts restent les mêmes, voire sont plus importants, parce qu’on va ajouter des services par rapport à une carte traditionnelle”, selon M. Olivenau. A l’instar des offres déjà lancées, les banques pourraient y ajouter une fonctionnalité crédit, qui permet aux utilisateurs de différer leur paiement mais avec intérêts, et donc aux banques de générer des revenus supplémentaires. Cela supposerait une évolution des habitudes des Français, 95% des cartes bancaires en circulation étant des cartes de débit seul, sans paiement d’intérêts, selon le GIE Cartes Bancaires. |
||
|