[01/10/2007 10:51:10] ZURICH (AFP) Rattrapées par la crise des “subprime”, les deux plus grandes banques suisses, UBS et Credit Suisse, ont annoncé lundi des revers dans leurs résultats trimestriels, UBS redoutant d’avoir perdu jusqu’à 800 millions de francs suisses sur la période. UBS, première banque du pays et numéro dix mondial, a annoncé avoir subi, via sa filiale Firc, une dépréciation d’actifs de 4 milliards de francs suisses (2,4 milliards d’euros). UBS a précisé que les pertes de sa filiale du secteur banque d’investissement étaient “principalement imputables à ses titres investis dans le marché hypothécaire résidentiel à risque [“subprime”] aux Etats-Unis”. L’impact des mauvais résultats de Firc se traduira “probablement” par “une perte avant impôts à l’échelle du groupe comprise entre 600 millions de francs suisses et 800 millions” au troisième trimestre. Conséquence de cette déconfiture, la banque suisse va réduire de 1.500 personnes les effectifs de son activité banque d’investissement. Le directeur général d’UBS, Marcel Rohner, a par ailleurs procédé à un grand nettoyage au sein de la direction de la banque. Huw Jenkins, PDG de la banque d’investissement, se “retire de ses fonctions” et le directeur financier Clive Standish “part à la retraite”. M. Rohner va dans l’immédiat assurer l’intérim à la tête de la banque d’investissement. Credit Suisse, deuxième banque helvétique et numéro 12 européen, a également a annoncé lundi dans un communiqué que ses activités de banque d’investissement et de gestion d’actifs avaient été affectées “par les récents événements de marché”. “Credit Suisse n’a aucune indication selon laquelle le bénéfice net des activités continuées pour le troisième trimestre devrait sortir d’une fourchette de plus ou moins 20% de 1,3 milliard de francs suisses”, a indiqué la banque. Les places financière européennes ont mal accueilli ces mauvaises nouvelles en provenance de Suisse. Les Bourses de Paris, Londres et Francfort reculaient lundi matin. A Zurich, la Bourse suisse baissait de 0,12% dans la matinée, UBS chutant de 1,76% à 61,50 francs suisses et Credit Suisse de 0,84% à 76,65 francs suisses. “Cette annonce a été perçue comme un choc. La magnitude des pertes (d’UBS) a largement dépassé nos prévisions”, a estimé Claudia Meier, analyste chez Vontobel, ajoutant cependant que cette annonce “apportera plus de visibilité” au secteur bancaire. “On dirait que (UBS) a concentré toutes ses mauvaises nouvelles au troisième trimestre de manière à poursuivre avec des résultats épurés” au quatrième trimestre, a indiqué à l’agence Thomson Financial News un analyste de Francfort. Pour la première fois depuis l’avènement de la crise des crédits immobiliers à risques cet été aux Etats-Unis, de grandes banques internationales ont annoncé avoir subi des revers en raison de leurs investissements dans le marché du “subprime”. Seules des banques de taille moyenne avaient jusqu’à présent subi le contre-coup d’investissements dans le crédit immobilier à risque. En Allemagne, la banque publique régionale allemande SachsenLB a frôlé cet été le désastre à la suite de la crise des “subprime”, alors que la banque privée IKB, acteur moyen spécialisé dans le financement de PME, s’est retrouvée au bord de la faillite. Au Royaume-Uni, la huitième banque britannique Northern Rock avait appelé à son secours la Banque d’Angleterre pour faire face à des problèmes de financement nés de la crise des crédits immobiliers à risques. Cette annonce avait déclenché un mouvement de panique chez ses clients, qui avaient commencé à retirer en masse leurs économies. |
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