Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre français de l’Économie et des
Finances, vient d’être désigné à la tête de l’une des prestigieuses
institutions financières de Breton Wood, en l’occurrence le Fonds monétaire
international (FMI). Ce passionné des finances et de l’économie va sans
doute manquer à l’organisateur des Journées de l’entreprise, l’Institut
arabe des chefs d’entreprise.
En effet, invité lors de l’édition 2005 des Journées de l’entreprise, DSK–comme
l’appellent ses amis- avait notamment plaidé pour la création d’une banque
méditerranéenne d’investissement, convaincu qu’il est que cette dernière
constitue ‘’un préalable pour le développement de la sous-région,
puisqu’elle pourrait booster le partenariat euroméditerranéen vers plus
d’efficience et d’efficacité’’.
Dans l’esprit de Dominique Strauss-Kahn, il faudrait que l’espace
euroméditerranéen ait un développement partagé, autrement dit profitable aux
différentes populations des pays de la région. C’est ainsi qu’il avait
proposé quatre axes de réflexion à même de permettre de concrétiser cette
vision, à savoir : la diffusion de la connaissance à l’échelle de l’espace
euroméditerranéen ; l’amélioration de la condition de la femme dans les pays
du sud de la Méditerranée ; la gestion commune des ressources en eau du
Bassin méditerranéen ; ainsi que le développement des infrastructures dans
les pays de la rive sud de la Méditerranée, notamment maghrébins.
Il faut également rappeler qu’au cours de l’édition 2005 des Journées de
l’entreprise, l’ancien ministre français avait présidé le panel ayant traité
des technologies de l’information et de la communication.
A ce stade, on peut considérer DSK comme un fervent défenseur du
développement économique et social des pays du Sud. Comme c’est généralement
le cas, il est facile de faire des propositions quand on n’est pas dans les
affaires, mais que pourra-t-il faire maintenant qu’il est dedans ? Malin
qui saura réponde avec exactitude !
Sur un plan strictement franco-français, l’élection de Dominique Strauss-Kahn à la tête du
Fonds monétaire international est une arme à double tranchant pour Monsieur
Sarkozy. Il est évident que, pour l’heure, ce dernier a réussi un grand tour
de force –en le soutenant- à éloigner un concurrent politique sérieux, mais
la fin de leur mandat respectif –hasard de calendrier- c’est 2012. Si DSK
réussit à ‘’redresser’’ la situation du Fonds, ça risque de lui donner
quelques idées, ou plutôt renforcer sa stature : ‘’après tout, j’ai réussi à
diriger une institution internationale qui compte 185 Etats membres,
pourquoi ne le pourrai-je pas pour mon pays peuplé de moins de 60 millions
d’habitants ?’’, se demandera-t-il peut-être.
Et d’ailleurs, même s’il ne
réussissait pas sa mission au FMI, il pourrait toujours tenter sa chance,
surtout si les circonstances en France le lui permettaient.
Mais d’ici là, la donne peut
changer, et à maintes reprises et de plusieurs façons !
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