Au moment où les pays en développement – pour ne parler que d’eux –
remuent ciel et terre pour drainer chez eux le maximum possible
d’investissements directs étrangers, certains milieux en Egypte
s’interrogent sur la capacité qu’a l’économie du pays à assimiler ou non les
excédents dégagés ces dernières années par les IDE. C’est que ces derniers
ont été multipliés par…22 depuis moins de six années. Les observateurs
doutant ainsi de cette capacité justifient leur inquiétude par le manque que
présente le pays en matière d’infrastructure de base. C’est ce que rapporte
tout récemment le journal Acharq Al Awsat qui précise que la moyenne des IDE
a atteint les 11,1 milliards de dollars en 2006-2007, accusant un taux
d’augmentation de 82% par rapport à l’année d’avant qui avait enregistré 6,1
milliards de dollars.
Selon le ministre égyptien de l’Investissement, lorsque l’IDE atteint les 8
milliards de dollars, le gouvernement est alors appelé à poser des
conditions pour autoriser l’entrée des investissements. Cette remarque du
ministre, faite en 2004, paraît équivoque à certains qui se demandent si le
sous-entendu est que le pays, de par sa faible infrastructure de base, n’est
pas en mesure d’accueillir des IDE d’une telle importance, ou qu’il est
devenu une plaque tournante si sollicitée qu’il se doit d’imposer des règles
d’attraction d’IDE. Invité par le journal à s’expliquer, le ministre a au
contraire estimé que le pays a sans cesse besoin de drainer autant
d’investissements que possible, et que sans cela, rien n’aurait pu être
réalisé dans le pays.
Pour ce qui concerne la faiblesse de l’infrastructure de base, le ministre a
été jusqu’à trouver que cette lacune présente plutôt une opportunité
d’investissement en Egypte, d’où la politique de partenariat entre les
secteurs public et privé permettant à celui-ci de prendre part aux projets
d’infrastructure.
Vraisemblablement, l’Egypte serait donc tentée de poursuivre ses efforts
d’attraction des IDE (grâce, entre autres, aux coûts de l’énergie qui
restent les plus bas au monde), surtout que le sud et le nord-est du pays
connaissent un taux de pauvreté et de chômage particulièrement haut.
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