Birmanie : Total ne sera pas “exonéré” en cas de nouvelles sanctions, selon Kouchner

 
 
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Logo du groupe pétrolier Total

[02/10/2007 08:31:08] PARIS (AFP) Le groupe pétrolier Total, qui a une présence controversée en Birmanie, ne serait pas “exonéré” en cas de nouvelles sanctions contre ce pays, a assuré mardi le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

“Bien sûr, s’il y a des sanctions qui doivent intervenir, Total n’en sera pas exonéré, c’est impossible. Total et les autres qui travaillent en Birmanie. Nous travaillons sur des sanctions, personne n’en sera exonéré”, a-t-il déclaré sur la radio française Europe 1.

M. Kouchner s’est toutefois montré réservé sur l’efficacité de sanctions occidentales pour amener la junte birmane à cesser de réprimer le mouvement de contestation.

“C’est facile de proposer des sanctions” mais “ça n’a en général pas d’effet immédiat”, a-t-il dit.

Il a également relevé que par le passé les entreprises étrangères, en particulier américaines, qui quittaient ce pays, “étaient remplacées par des entreprises avec des capitaux de la junte elle-même et des capitaux chinois”. “Est-ce un avantage? je ne sais pas”, s’est interrogé le chef de la diplomatie française.

Il a également souligné que les pressions les plus efficaces étaient celles venant d’autres pays asiatiques. “Je compte encore une fois beaucoup plus sur les pays de la région” pour agir auprès du pouvoir de Rangoun, a-t-il dit.

M. Kouchner s’est félicité que l’Indonésie ait été “pugnace” sur ce sujet, et il a souligné que Pékin avait agi, la semaine dernière au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, pour que l’émissaire des Nations unies Ibrahim Gambari puisse avoir un visa pour se rendre en Birmanie.

La justice belge va par ailleurs relancer l’instruction contre Total, accusé depuis 2002 par quatre réfugiés birmans de complicité de crime contre l’humanité en Birmanie lors de la construction d’un gazoduc, a indiqué mardi leur avocat, Me Alexis Deswaef.

Les plaignants accusent la compagnie pétrolière d’avoir utilisé des travailleurs forcés, par l’entremise de la junte au pouvoir. L’instruction de leur plainte contre X pour crimes contre l’humanité, qui vise la junte, va également reprendre, a précisé l’avocat.

La plainte introduite en 2002 par quatre réfugiés birmans avait été jugée recevable en 2005 par la cour constitutionnelle belge. Mais en mars, la cour de cassation avait dessaisi la justice belge car les plaignants n’étaient pas Belges.

 02/10/2007 08:31:08 – © 2007 AFP