Michelin va fermer son usine de Toul et réorganiser sa production en Espagne

 
 
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Usine Kleber à Toul le 3 octobre 2007 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[03/10/2007 18:50:30] PARIS (AFP) Le fabricant de pneumatiques français Michelin a annoncé mercredi la fermeture en 2009 de son usine de Toul (Meurthe-et-Moselle, Est) ainsi que l’arrêt d’ici fin 2008 d’une ligne de production en Espagne, une restructuration qui concernera au total plus de 1.300 salariés.

“Michelin a présenté aux instances représentatives du personnel un projet en France concernant l’arrêt de la production en 2009 de l’usine de Toul”, qui emploie 826 personnes, écrit le groupe dans un communiqué.

La marque au Bibendum prévoit également d’arrêter d’ici fin 2008 la production de pneus pour les automobiles, dans son usine espagnole de Lasarte (Nord). Quelque 500 personnes sont employées sur cette ligne de production.

Lasarte se spécialisera dans la production de pneus moto haut de gamme. A cette fin, un investissement de 50 millions d’euros est prévu.

L’usine Kléber (filiale de Michelin) de Toul fabrique des pneus “milieu de gamme” qui sont “très fortement concurrencés par des pneus importés de pays à faibles coûts de production”, s’est justifié Michelin.

“Ce n’est pas une décision simple, mais elle était inéluctable. Depuis 1999, 45 millions d’euros ont été investis dans l’usine pour améliorer sa rentabilité”, a expliqué à l’AFP, Henri de la Gravière, le directeur du site.

Selon le groupe, malgré ces mesures, Toul “a un coût de production plus de 50% supérieur à ses concurrents”.

“La fermeture du site n’est pas inéluctable. Elle n’est pas liée à un manque de rentabilité mais à un manque d’investissement”, a réagi Pierre Kovalski, délégué syndical central CGT.

“Les 45 millions, on ne sait vraiment pas où ils sont passés. On ne les a pas vus”, a poursuivi Jacques Auxerre, délégué syndical central FO, déplorant que les salariés “travaillent depuis des années sur des machines obsolètes”.

Afin de reclasser les salariés, Michelin assure que deux postes seront proposés à chacun d’entre eux dans l’une de ses seize usines en France.

Pour les employés souhaitant rester en Lorraine, un dispositif d’aide à la recherche d’emploi sera mis en place. Enfin, la Société d’industrialisation et de développement, filiale de Michelin, s’emploiera à créer autant d’emplois dans le bassin de Toul que ceux qu’il y avait sur le site.

La ministre de l’Economie Christine Lagarde a assuré à l’Assemblée qu’elle “veillerait personnellement” à ce que ces engagements soient tenus.

En Espagne, Michelin “proposera un ensemble de mesures adaptées, qui seront essentiellement des départs en préretraite”.

Avec pour ambition de se “muscler à l’Ouest” et de se “développer à l’Est”, le groupe, qui a vu ses profits reculer en 2006 avant de repartir à la hausse depuis début 2007, est engagé dans une réorganisation de ses activités.

Il souhaite se développer en Europe de l’Est ou en Asie, marchés en forte croissance, et compte parallèlement améliorer sa productivité dans les pays développés, ce qui passe par des suppressions d’emplois et des investissements de modernisation.

Michelin prévoit de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux sur les 20.000 prévus d’ici 2010 en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord et va investir deux milliards d’euros en Europe de l’Ouest, dont 1,15 milliard en France et 320 millions en Espagne.

Dans le même temps, le groupe prévoit d’embaucher entre 2007 et 2011 plus de 4.000 personnes en France, où sa production devrait progresser de plus de 7% sur cette période, et plus de 600 personnes en Espagne.

Après avoir légèrement progressé, l’action Michelin a fini la journée en baisse de 0,50% à 97,88 euros alors que le marché clôturait en hausse de 0,12%.

 03/10/2007 18:50:30 – © 2007 AFP