France : la croissance 2007 revue nettement à la baisse par l’Insee

 
 
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Une personne fait ses courses dans un hypermarché (Photo : Mychèle Daniau)

[04/10/2007 07:58:14] PARIS (AFP) L’Insee a nettement révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2007 en France, tablant désormais sur une hausse de 1,8% du PIB contre 2,1% précédemment, tout en insistant sur les incertitudes liées à l’impact de la crise sur les marchés financiers.

La ministre de l’Economie Christine Lagarde acependant maintenu jeudi son objectif de croissance pour 2007 dans une fourchette de 2 à 2,5%.

“Je suis toujours dans ma fourchette”, a répondu Mme Lagarde à des journalistes qui l’interrogeaient sur ces nouvelles prévisions de l’Insee, en marge d’un colloque sur l’énergie. Le gouvernement a un objectif de croissance compris entre 2% à 2,5% pour cette année mais a reconnu récemment que le chiffre serait “proche de la borne basse” de cette fourchette.

Dans sa note de conjoncture publiée jeudi, l’Institut national de la statistique (Insee) prévoit un “net rebond” de la croissance au troisième trimestre (+0,7%). Une “correction technique” après un deuxième trimestre décevant durant lequel le PIB n’avait progressé que de 0,3% alors que l’Insee tablait sur le double. Au dernier trimestre, la croissance devrait se modérer, revenant à un rythme de croisière de 0,5%.

Pour l’ensemble de l’année 2007, le PIB progresserait donc de 1,8%, une “croissance douce” selon l’expression de l’Insee, conforme aux prévisions de l’OCDE (1,8%) et de la Commission européenne (1,9%) mais nettement en-deçà de l’objectif du gouvernement, désormais officiellement “proche de la borne basse” d’une fourchette de 2% à 2,5%.

Si le scénario de l’Insee se réalise, la France bénéficiera d’un acquis de croissance de 0,8% pour 2008, légèrement plus favorable que l’an dernier (0,6%), souligne Eric Dubois, chef du département de la conjoncture.

L’Institut insiste toutefois sur le fait que sa prévision est fondée sur l’hypothèse d’un impact modéré de la crise financière internationale durant le quatrième trimestre. Si la crise devait persister, “la croissance en serait amoindrie”, prévient l’Insee.

Mais l’assombrissement des perspectives lié à ces “turbulences financières” est compensé par une bonne nouvelle, un “rattrapage” de la France qui “connaîtrait au second semestre une croissance identique à celle de ses partenaires de la zone euro” à la faveur d’une “demande intérieure dynamique”, tempèrent les économistes de l’Insee.

Le principal moteur de la croissance française reste en effet la consommation des ménages, “soutenue essentiellement par l’accélération du pouvoir d’achat (+3,2% en 2007) et l’amélioration du marché du travail (340.000 créations)”, indique Pierre-Olivier Beffy, chef de la division synthèse conjoncturelle.

Le maintien de “salaires dynamiques” et les baisses d’impôt sur le revenu en 2006, “qui prendront leur plein effet au second semestre 2007”, incitent également les ménages à consommer, souligne-t-il. L’Insee estime ainsi que les mesures d’exonération partielle des heures supplémentaires entrées en vigueur le 1er octobre représenteront un gain de quelque 400 millions d’euros pour les ménages d’ici la fin de l’année.

La consommation devrait gagner 0,9% au troisième trimestre et 0,7% au dernier trimestre, pour une augmentation de 2,1% sur l’ensemble de l’année.

L’accélération du pouvoir d’achat serait toutefois limitée par “la poussée de l’inflation en fin d’année”, principalement liée à la hausse des prix alimentaires et de l’énergie. En décembre 2007, l’inflation atteindrait 1,9%.

L’investissement global devrait progresser dans le même temps de 3,7% –dont 4,9% pour l’investissement productif des entreprises–, mais accuse un léger ralentissement en raison du durcissement des conditions de crédit prévisible après la crise financière. Cette tendance était déjà amorcée avant la crise américaine des “subprimes” (emprunts à risque) qui l’a amplifiée, note l’Insee.

Malgré un déficit commercial qui devrait encore se creuser d’ici la fin de l’année, le commerce extérieur de la France ne devrait pas tirer sa croissance à la baisse au second semestre, grâce à des exportations agroalimentaires soutenues et une hausse des exportations de produits raffinés.

 04/10/2007 07:58:14 – © 2007 AFP