[04/10/2007 08:28:33] LONDRES (AFP) Le suspense sur le rachat de la banque néerlandaise ABN Amro prendra fin vendredi ou lundi, les offres des deux rivaux en présence, la britannique Barclays et un consortium emmené par sa compatriote Royal Bank of Scotland (RBS), étant sur le point d’expirer. Dans cette bataille, qui aboutira au plus gros rachat jamais réalisé dans le secteur bancaire, l’offre de Barclays s’achève jeudi à 13H00 GMT, mais la banque ne devrait pas faire d’annonce avant vendredi matin. Celle du consortium, qui comprend outre la britannique RBS, la belge Fortis et l’espagnole Santander, s’achève vendredi à la même heure. Là encore, le consortium pourrait attendre le prochain jour ouvrable, soit lundi, pour annoncer son résultat. Cependant, l’annonce de Barclays devrait donner une claire indication sur le futur propriétaire, le consortium étant largement favori. Son offre, à 93% en numéraire, valorise la néerlandaise autour de 70 milliards d’euros, tandis que celle de Barclays, au tiers seulement en numéraire, se traîne actuellement autour de 65 milliards d’euros. La direction d’ABN Amro, qui s’est fait tirer l’oreille par le consortium pour ne pas avoir dans un premier temps traité les deux candidats de la même façon, n’a jamais caché sa préférence pour la stratégie de Barclays dans cette affaire. Barclays et ABN Amro avaient d’ailleurs officiellement annoncé leur fusion le 23 avril dernier, avant que le consortium n’entre en jeu le 25. Celui-ci souhaite purement et simplement démanteler la banque néerlandaise, chacun de ses membres gardant les zones géographiques qui l’intéressent. RBS prendrait la banque d’investissement et les activités asiatiques, Fortis les activités au Benelux et Santander l’Amérique latine et l’Italie. Une pilule empoisonnée dans l’accord initial avec Barclays, la vente à Bank of America de la filiale d’ABN Amro LaSalle que convoitait RBS, n’avait pas découragé le consortium. Mais la direction d’ABN a dû ensuite cesser de recommander l’offre Barclays à ses actionnaires, sans pour autant recommander celle consortium, en admettant que si la stratégie de Barclays était meilleure, le prix proposé par le consortium était plus intéressant. De toute façon, des milliers de suppressions d’emplois sont à envisager, ont déjà prévenu Barclays et le consortium. Les autorités néerlandaises se sont inclinées à leur tour en ne barrant pas l’initiative du consortium, qui a suscité des critiques aux Pays-Bas puisqu’elle vise à faire disparaître un fleuron de la finance néerlandaise au profit de groupes étrangers. L’offre du trio bancaire a par ailleurs surmonté un autre obstacle, avec le feu vert à la reprise des actifs d’ABN Amro au Pays-Bas par Fortis accordé mercredi sous condition par les autorités européennes. La banque belgo-néerlandaise devra néanmoins céder quelques activités d’ABN Amro dans ce pays, pour préserver la concurrence. En raison des délais légaux, le vainqueur de cette bataille ne sera officiellement désigné que le 12 octobre. Jeudi les analystes penchaient clairement en faveur d’une victoire du consortium. “Les chances de Barclays ont l’air à peu près nulles”, commentait ainsi James Hamilton, analyste chez Numis Securities, soulignant de surcroît que la banque a été victime récemment de la crise du crédit mondial, et devrait désormais “trouver difficile de monter un accord de rachat”. |
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