Affaire EADS : Breton auditionné au Sénat, le patron d’Airbus clame son innoncence

 
 
[05/10/2007 10:06:49] PARIS (AFP)

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L’ancien ministre de l’Economie Thierry Breton, le 28 février 2007 à l’Elysée (Photo : Patrick Kovarik)

L’ancien ministre de l’Economie Thierry Breton doit être auditionné vendredi dans le cadre de l’affaire EADS par la commission des Finances du Sénat, a annoncé jeudi à l’AFP le président de cette commission, Jean Arthuis (UDF).

M. Breton sera entendu en même temps que son ancien directeur de cabinet à Bercy, Gilles Grapinet, et que Bruno Bézard, directeur de l’Agence des participations de l’Etat (APE).

Cette audition, retransmise sur la chaîne Public Sénat, sera la première d’une série destinée à “éclairer le Sénat sur les conditions dans lesquelles ont été vendus, par les dirigeants d’EADS et certains actionnaires, des titres EADS à la veille de la révélation des difficultés du groupe au printemps 2006”, a expliqué M. Arthuis.

Le patron de l’avionneur européen Airbus, Thomas Enders, clame son innocence dans une note interne adressée à l’ensemble de ses employés et dont l’AFP a obtenu une copie vendredi.

“Pour être clair avec vous tous, je n’ai jamais commis de délit d’initié et je n’ai pas été accusé de délit d’initié par qui que ce soit, y compris par l’Autorité des marchés financiers. Je refuse catégoriquement les allégations et les insinuations qui sont dans la presse”, écrit le dirigeant allemand.

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Thomas Enders au Bourget le 19 juin 2007 (Photo : Pierre Verdy)

Dans cette note, il appelle les autorités “à conclure rapidement leur enquête et communiquer le résultat selon les règles”, tout en soulignant que le groupe continuera à soutenir l’AMF et les autres autorités pour que toute la vérité soit faite.

L’AMF, gendarme de la Bourse de Paris, a confirmé mercredi, suite à un article paru dans le quotidien français Le Figaro, avoir transmis à la justice une note sur de possibles délits d’initiés au sein du groupe de défense et d’aéronautique européen EADS.

Le rapport concernerait des ventes d’actions survenues entre 2005 et 2006, quand l’action EADS a brutalement plongé après la révélation de retards dans la production de l’avion géant A380 d’Airbus, filiale d’EADS.

M. Enders indique souhaiter une copie du rapport de l’AMF, ce qui lui a été jusqu’à présent refusé.

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Chiffres-clés et cours de l’action

“J’ai expliqué en détail à l’AMF il y a seulement deux semaines que quand j’ai exercé mes droits sur les stocks-options en novembre 2005, il n’y avait pas de raison de croire qu’il serait abusif de vendre des actions EADS à ce moment-là”, écrit M. Enders. En novembre 2005, M. Enders était le coprésident exécutif d’EADS avec le Français Noël Forgeard.

Selon le site officiel d’EADS, il a réalisé une plus-value de 712.000 euros environ en novembre 2005 sur des stock-options de 2002 et 2003, mais n’a rien vendu en mars 2006.

A cette époque, le patron d’Airbus était l’Allemand Gustav Humbert. Selon la règle du “reporting croisé” alors en vigueur –un dirigeant allemand d’une filiale d’EADS devait rendre des comptes à un supérieur français–, M. Humbert devait faire part de l’évolution de l’activité d’Airbus à M. Forgeard, qui avait d’ailleurs auparavant dirigé Airbus. M. Enders suivait donc les évolutions, mais n’avait pas de contrôle formel.

Selon le site officiel d’EADS, M. Forgeard a réalisé d’abord 603.000 euros de plus-value en novembre 2005 en exerçant des options accordées en 2000 au prix de 20,90 euros, revendues près de 30 euros. En mars 2006, il a exercé toutes ses stock-options disponibles (octroyées de 2000 à 2003) et a dégagé une plus-value totale de 3,5 millions d’euros, dont 1 million d’euros par le biais de transactions effectuées au nom de ses enfants.

 05/10/2007 10:06:49 – © 2007 AFP