[08/10/2007 09:32:12] LUXEMBOURG (AFP) Les ministres des Finances de la zone euro devraient exprimer lundi leur préoccupation face à l’appréciation spectaculaire de l’euro face au dollar, dans la perspective d’une réunion cruciale du G7 à Washington dans une dizaine de jours. Le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, veut profiter d’une réunion de ce forum des ministres des Finances de la zone euro, en fin d’après-midi à Luxembourg, pour tenter d’aboutir à un message commun et fort sur les taux de change. Lancé à l’origine en 1999 à 1,17 dollar, la monnaie unique vient de dépasser pour la première fois le seuil de 1,42 dollar. Elle restait lundi autour de 1,41 dollar. Cette appréciation, également notable face aux monnaies asiatiques comme le yuan chinois ou le yen japonais, présente certains avantages: elle permet de limiter la facture énergétique de l’Europe, largement libellée en dollars. Mais elle pénalise dans le même temps les entreprises exportatrices, dont les produits vendus à l’étranger deviennent plus chers, et constitue donc un risque pour la croissance, déjà freinée par le contre-coup de la crise financière de l’été. Les pays européens ont reçu lundi le soutien du Fonds monétaire international (FMI). Son directeur général Rodrigo Rato a reconnu qu'”en ce moment le dollar est sous-évalué” et que des “mouvements soudains sur les marchés de change ne sont pas ce dont nous avons besoin en ce moment”, dans une interview au Financial Times. Dans la zone euro, la France, qui souffre d’un important déficit commercial, est particulièrement inquiète. “La question des changes se pose, nous (les Français) ne sommes pas les seuls à le dire. L’euro est à un niveau qui mérite que nous regardions les choses de manière approfondie”, a dit vendredi le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet. La réunion des ministres des Finances du G7 le 19 octobre à Washington fournit aux Européens une occasion de marteler leur message à l’adresse des Etats-Unis, mais aussi du Japon et de la Chine, soupçonnés d’encourager directement ou indirectement la faiblesse de leurs monnaies et de contribuer par là à la hausse de l’euro. “Nous allons sans doute renforcer le message” sur la monnaie unique, par rapport aux précédentes réunions du G7, a promis M. Juncker. Le G7 regroupe les Etats-Unis, le Japon, le Canada, le Royaume-Uni ainsi que trois pays de la zone euro, la France, l’Allemagne et l’Italie. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a lui aussi renvoyé lundi tout débat autour des problèmes de devises au forum du G7. “Dans ce domaine, le groupe informel pertinent” pour en débattre “est le G7”, a estimé M. Trichet lors d’un colloque à Bruxelles. Outre l’euro, les discussions à Luxembourg devraient être à nouveau animées sur les comptes publics français. La France vient de présenter un projet de budget 2008 qui repousse à plus tard la réduction du déficit public national, malgré les appels de ses partenaires européens à redoubler d’eforts dans ce domaine. Juste avant la réunion, le président de la BCE a implicitement critiqué Paris, estimant “essentielle” une “application rigoureuse du Pacte de stabilité et de croissance” sur la résorption des déficits en Europe. Il a regretté que “certains pays” aient “tendance” à ne pas le respecter. |
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