[08/10/2007 18:03:59] PARIS (AFP) Les syndicats de fonctionnaires ont retrouvé lundi après-midi le ministre de la Fonction publique pour une conférence consacrée à la délicate question du pouvoir d’achat, exigeant une nouvelle fois des négociations sur les salaires. Le but affiché du ministère est de “s’accorder” sur les bases de la négociation salariale et sur la manière de mesurer le pouvoir d’achat. Les syndicats, qui évaluent à plus de 6% la perte de pouvoir d’achat des 5,2 millions de fonctionnaires depuis 2000, réclament unanimement, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, l’ouverture de négociations salariales pour 2007. “Je peux considérer qu’il y ait des malentendus ou des difficultés de compréhension. C’est pour cette raison que l’on fait cette conférence. Mais ce n’est pas une négociation salariale”, a prévenu le ministre du Budget et de la Fonction publique, Eric Woerth. Cette deuxième conférence, après celle sur les valeurs et missions lundi dernier, vise donc à déblayer le terrain sur les salaires. Alors que les syndicats considèrent le point d’indice (qui sert de base au calcul des salaires) comme l’élément central du pouvoir d’achat, le ministère refuse de se “cantonner” à cet aspect, jugeant que d’autres éléments entrent en ligne de compte. Une hausse de 1% du point d’indice ampute le Budget de l’Etat de 800 millions d’euros. “Jusqu’en décembre, je souhaite qu’on réfléchisse sereinement avec les syndicats à ce qu’est la rémunération d’un fonctionnaire: l’indice, le glissement vieillesse technicité (ancienneté et promotions), les mesures catégorielles et sociales”, a expliqué M. Woerth. “Si l’on veut arriver à des négociations salariales efficaces, il faut avoir ce débat de fond”. Mais les syndicats, déjà excédés par les 22.900 suppressions de postes annoncées pour 2008, jugent que la négociation doit prévaloir. “Sur l’année 2007, il n’y a eu aucune augmentation de l’indice général pour compenser la hausse des prix. Avant d’entamer une discussion sur +comment on calcule le pouvoir d’achat+, il faut purger l’année 2007, donc ouvrir très rapidement une négociation”, a déclaré Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, qui a adressé une lettre en ce sens au Premier ministre François Fillon. “Nous sommes prêts à travailler sur un cadre, une méthode de travail, mais tout ça n’exonère pas la négociation dont on exige l’ouverture depuis plusieurs mois”, a déclaré à l’AFP Eric Fritsch (CFDT). “Il faut au minimum pour 2007 éviter une nouvelle dégradation du point d’indice et à partir de là, on discute”, a renchéri Gérard Aschieri (FSU, première fédération d’enseignant), opposé à tout “procès en sorcellerie” du point d’indice. La CFTC a proposé lundi que le principe d’une négociation salariale annuelle soit inscrit dans la loi, comme dans le secteur privé. Au ministère, on n’exclut pas que certains thèmes abordés au long de la conférence puissent “déboucher” sur des négociations. M. Woerth a même laissé entendre lundi matin que celles-ci pourraient s’ouvrir en parallèle: “Que nous discutions à un moment donné en marge de cette conférence, nous verrons cela avec les syndicats”, a-t-il dit. Mais selon Bernard Thibault (CGT), le ministre “n’a, pour l’instant, absolument aucune marge de manoeuvre budgétaire”. Sans attendre les résultats de cette conférence – qui devait initialement s’achever en décembre mais pourrait se prolonger – les syndicats ont convenu de se réunir le 22 octobre pour définir les modalités d’une action mi-novembre. |
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