Balance des paiements : des évolutions soutenables

Par : Tallel
Balance des paiements : des évolutions soutenables

Au terme de l’année 2006, les paiements courants tunisiens ont
dégagé un déficit qui a été largement financé par les entrées nettes de
capitaux, dynamisées par les recettes de privatisation de Tunisie Télécom.
Au final, l’excédent de la balance des paiements globale s’est élevé a 1,7
Md€, soit 6,7% du PIB.

– La balance des paiements courants a dégagé en 2006 un déficit de 0,5 Md€
représentant 2,1% du PIB, après quatre années de réduction soutenue depuis
2001 (déficit de plus de 5%) et jusqu’a 2005 (-1,0%).

– Cette évolution résulte de l’augmentation du déficit commercial qui,
exprimé en FOB-FOB, est passé d’une année à l’autre de 1,6 Md€ (6,8% du PIB)
à 2,0 Md€ (8,0% du PIB), ce qui constitue un coup d’arrêt après quatre
années de contraction du déficit depuis 2001.

– La balance des services a évolué plus favorablement dégageant un excédent
de 1,5 Md€, en stabilité en valeur par rapport à 2005, mais en diminution en
pourcentage du PIB (6,0% contre 6,3% une année plus tôt). On constate la
décélération des entrées de devises générées par le tourisme (+3,3%) en
glissement annuel contre 9,8% en 2005 et 15,2% une année plus tôt, ce qui
semble refléter la fin de la phase de reprise qui a suivi le choc négatif de
2002.
– Bien que demeurant déficitaire, le solde de la balance des revenus de
facteurs s’est contracté à 74 M€ contre 234 M€, du fait de la bonne tenue
des économies sur salaire des Tunisiens Résidents a l’Etranger (+8%). Les
sorties de devises au titre de la rémunération du capital étranger en
Tunisie, principalement dans le secteur pétrolier, se sont élevées à 740 M€,
en légère baisse. En l’absence de revenus d’investissements tunisiens à
l’étranger, elles ‘’coûtent’’ près des trois quarts des économies sur
salaire des TRE (Tunisiens Résidents a l’Etranger).

– Au titre des opérations en capital et financières, les entrées nettes de
capitaux se sont fortement accrues en 2006 pour se situer à 2,2 Md€, soit
8,9% du PIB.

– La balance des investissements étrangers a dégagé un excédent de 2,6 Md€
contre 0,6 Md€ en 2005. Ce niveau record résulte principalement de la
cession de 35% du capital de Tunisie Télécom pour un montant de 1,8 Md€.

Du côté de l’investissement de portefeuille, la dynamique des flux (95 M€)
est essentiellement attribuable à la souscription par des non-résidents à un
emprunt obligataire convertible en actions, une première en Tunisie.

– Quant aux capitaux d’emprunt à moyen et long termes, la balance a dégagé,
pour la première fois depuis 1998, un solde négatif qui s’est situé à 0,6 Md€
(soit 2,6% du PIB). Ce repli s’explique par la régression des tirages sur
les capitaux d’emprunt (abstention de l’Etat tunisien sur le marché
financier international en 2006), qui s’est conjuguée à la hausse des
remboursements au titre de l’amortissement du principal de la dette à moyen
et long termes (remboursements anticipés et arrivée à échéance de l’emprunt
obligataire Samourai II).

– Au final, au terme de l’année 2006, la position extérieure de la Tunisie a
dégagé des engagements nets vis-à-vis de l’extérieur de 42 MdDT, en hausse
de 5,5%. Les avoirs nets en devises se situent à 8,7 MdDT, soit l’équivalent
de 159 jours d’importation contre 124 jours à la fin de 2005. Il s’agit d’un
niveau historiquement élevé pour la Tunisie pour un agrégat qui n’a cesse de
croître depuis 2000, année où il ne représentait que 74 jours d’importation.

Libéralisation, séance unique, sauvegarde à l’importation

Libéralisation très encadrée et progressive

Une vingtième modification de la réglementation de 1994 permet de faire le
point sur les secteurs libres à l’investissement étranger dans le cadre du
Code d’incitations aux investissements.

Une première liste fixe les activités couvertes par le Code (ex :
intégration en juin 2007 des ‘’bureaux de conseil à la création des
entreprises’’, en juin 2006 de l’activité de ‘’plate-forme technique pour
les centres d’appel’’ et des ‘’services destinés au tourisme de plaisance’’
en octobre 2005).

Une seconde liste couvre les secteurs soumis à l’autorisation des services
compétents (ex : ajout en août 2007 des activités de ‘’fabrication de chaux
et ciment’’ et ‘’verre plat’’).

Une troisième liste concerne les activités, non exportatrices, de services
assujetties à l’approbation de la Commission supérieure d’investissement
dans le cas d’une participation étrangère majoritaire (ex : retrait en mars
1997 de certaines activités de ‘’services informatiques’’ et de ‘’services
d’études de conseil et d’expertise et d’assistance’’).

La séance unique, encore très répandue dans les secteurs public et privé

A l’issue des deux mois d’été et en plein Ramadan, on peut rappeler que
pendant ces périodes se pratique en Tunisie une ‘’séance unique’’ ou la
journée de travail est continue de 7h30 à 14h00 environ. Cet horaire
appliqué par les administrations ne constitue pas une obligation légale pour
le secteur privé, malgré une pratique d’alignement. Le Code du travail ne le
prévoit pas et toute entreprise qui adopte la séance unique a la
possibilité, en principe, de récupérer ultérieurement les heures non
travaillées (dans la limite des dispositions légales 40 ou 48h et heures
supplémentaires). Dans les faits, c’est rarement le cas.

Sauvegarde et surveillance à l’importation

Toujours aucune suite officielle aux deux enquêtes de sauvegarde à
l’importation lancées en juin 2006 concernant des produits de quincaillerie
et des articles en verre. Elles devaient être achevées dans un délai de neuf
mois et pouvaient déboucher sur des restrictions quantitatives ou des
majorations des droits de douane. Toutefois, on note que ces deux produits
ne sont plus concernés par la ‘’surveillance préalable à l’importation’’
depuis l’été. En revanche, sont désormais inscrits sur la liste plusieurs
articles textiles. Cette procédure implique la subordination de
l’importation à la soumission d’une fiche d’information au visa du ministère
du Commerce et de l’Artisanat, valable pour 6 mois.

Auto, hydrocarbures, tourisme, Batimat, monétique

Du nouveau chez les équipementiers automobiles

Les équipementiers tunisiens qui fabriquent des lampes de feux extérieurs
(classiques et halogène) pour tous types de véhicules amorcent une
reconversion de leur production vers des lampes plus sophistiquées (lampes
d’habitacle et de voyants lumineux de tableau de bord) pour tenter de faire
face à la concurrence hongroise, indienne et chinoise. Il s’agit surtout de
filiales offshore d’entreprises allemandes et nord-américaines.

Accélération des investissements dans le domaine des hydrocarbures

Fin 2006, 42 permis pétroliers étaient en cours de validité, dont 31 permis
de
recherche et 11 permis de prospection. 46 concessions d’exploitation étaient
en cours de validité dont 34 en production. Du point de vue de la
production, le déclin naturel des deux champs pétroliers principaux, El
Borma et Ashart, ainsi que les arrêts de production suscités par des travaux
de développement complémentaire (notamment pour le champ gazier Miskar) sont
compensés par le retour en exploitation de petits gisements jugés trop
coûteux auparavant. D’ici 2011, la Tunisie prévoit la délivrance de 44
permis de prospection et le forage de 75 puits de pétrole, parallèlement à
la consolidation de l’activité de raffinage (construction d’une raffinerie à
Skhira en concession) et de stockage.

Tourisme : saison touristique satisfaisante

Le nouveau ministre tunisien du tourisme, Khelil Lajimi, s’est rendu en
France afin de visiter le salon Top-Resa (www.topresa.com) et de rencontrer
son homologue français, M. Luc Chatel. Parmi les sujets évoques, le
développement de l’activité de plaisance en Tunisie à la suite d’une étude
sur l’aménagement du littoral tunisien, financée par la France et achevée en
2006. Dans ce cadre, la saison touristique apparaît relativement
satisfaisante. Sur les huit premiers mois, les entrées ont augmenté de 3,4%
par rapport à la même période de 2006, avec environ 4,8 millions de
visiteurs.

La fréquentation hôtelière enregistre une très légère hausse (+1,1%) avec
26,4 millions de nuitées et un taux d’occupation de 57,3%.

Enfin, les recettes se sont accrues de 9% en dinars et de 4% en euros.

BATIMAT à Paris du 5 au 7 novembre

Dans le cadre du Salon international de la construction, une opération de
sensibilisation, destinée aux entreprises françaises, relative aux
mégaprojets émiratis en Tunisie sera organisée par la Chambre
tuniso-française de commerce et d’industrie accompagnée d’une délégation
tunisienne. Réunion d’information le jeudi 8 novembre 2007 de 16h30 a 18h.

Développement de la monétique et du commerce électronique

Les transactions nationales ont été multipliées par 7 entre 2005 et 2006
(pour moins de 10 M€), le taux d’équipement des banques et des commerces en
terminaux est en constante progression, de même que celui des ménages en
moyens de paiement électronique ; enfin, on comptait 320 sites marchands a
fin 2006. Le développement, engagé depuis 1999, reste toutefois tributaire
de préalables juridiques (adaptation de la législation existante* et
promulgation d’une législation spécifique), financiers (développement de la
monétique et de l’e-banking) et structurels (réalisation d’une
infrastructure TIC adéquate).

Enfin, les échanges internationaux restent marginaux (hors tourisme) du fait
de la non convertibilité totale du dinar.
 

(Source : site web :

www.missioneco.org/tn
)