[08/10/2007 21:39:10] NEW YORK (AFP) Le syndicat automobile UAW, qui a déclenché récemment une courte grève chez General Motors (GM) pour peser sur l’issue de négociations salariales, a menacé à son tour le constructeur Chrysler de débrayer, avec en toile de fonds des discussions similaires avec la direction. Faute d’accord, l’UAW a menacé de déclencher une grève à partir de mercredi 15H00 GMT chez Chrysler, a indiqué lundi un porte-parole de Chrysler à la presse américaine. Toutefois, il n’est pas certain à ce stade que le syndicat mette sa menace à exécution mercredi si un accord n’est pas conclu, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, laissant entendre que la conclusion d’un accord reste d’actualité. “Ils sont proches d’un accord, mais ils (l’UAW) veulent faire avancer les choses”, a confié cette source. Cette menace chez Chrysler survient alors que fin septembre, l’UAW et la direction de GM sont parvenus à l’arraché à un accord sur un nouveau contrat salarial d’entreprise, qui renouvelle un précécent contrat cadre fixant diverses prestations, allant des salaires aux retraites. Le précédent contrat expirait le 14 septembre, et les deux parties n’étaient pas parvenues à trouver un accord satisfaisant à cette date, si bien que l’ancien contrat d’entreprise était renouvelé symboliquement d’heure en heure. L’UAW négocie au même moment le renouvellement de ses contrats cadres avec les trois constructeurs américains, GM, Ford et Chrysler. GM a entamé le bal des discussions avec le syndicat, sachant qu’un tel accord est censé servir de référence pour les deux autres constructeurs automobiles américains. Selon la source proche du dossier, l’option d’une extension du contrat salarial chez Chrysler d’heure en heure, si jamais un accord n’est pas obtenu d’ici l’ultimatum de mercredi, est aussi une possibilité. L’accord UAW-GM a fait suite à plusieurs semaines de négociations tendues, où l’UAW a fini par mettre à exécution une menace de grève pour pouvoir faire entendre ses vues face à la direction, notamment sur la couverture santé aux retraités et sur la sécurité de l’emploi. GM a rapidement cédé devant le risque du coût de la grève, et un accord a été annoncé après deux jours de débrayage. Cette information sur Chrysler (non coté en Bourse) a d’ailleurs pesé sur l’action Ford à New York, qui a clôturé lundi en baisse de 2,15% à 8,19 dollars. Pour Chrysler, une menace de grève de l’UAW est aussi perçue par certains observateurs comme un moyen de tester la nouvelle direction du groupe, le fonds d’investissements Cerberus. Le groupe allemand Daimler s’est séparé cet été de 80,1% des parts de Chrysler, le constructeur américain qu’il avait racheté en 1998, renonçant à 47 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an mais se délestant aussi d’un foyer de pertes. Avoir un fonds d’investissement aux commandes d’un constructeur automobile est une première aux Etats-Unis, faisant redouter aux syndicats que les exigences de rentabilité priment sur le social. La nouvelle direction a jusqu’ici été relativement discrète sur la manière dont elle compte redresser Chrysler, entre la simple poursuite de la restructuration entamée par la précédente direction – dont 13.000 suppressions d’emplois et une réduction des capacités de production – ou des réductions supplémentaires de coûts fixes, qui induisent des concessions du côté des employés. |
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