Chine : la Bourse imperturbable accueille des introductions record

 
 
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Investisseur individuels dans une maison de courtage à Shanghai le 20 août 2007 (Photo : Mark Ralston)

[09/10/2007 06:28:04] PÉKIN (AFP) Impassibles face aux crises internationales et autres aléas du “subprime”, les Chinois continuent de se ruer sur la Bourse, faisant de chaque nouvelle introduction un succès dépassant le précédent.

Lundi, la place de Shanghaï a établi un nouveau record après une semaine de fermeture due aux vacances: son indice composite a clôturé à 5.692,76 points, un gain de près de 113% par rapport au dernier jour de 2006 — année où il avait déjà grimpé de 130%.

Son dynanisme frôle l’irrationnel, au yeux des analystes, qui pointent la distorsion du rapport cours-bénéfice par action pour les mêmes titres cotés à Hong Kong et Shanghaï, du simple au double.

Dans le même temps, les introductions se suivent avec succès.

Mardi, le premier producteur de charbon du pays, China Shenhua Energy, a vu son action bondir de 84% à l’ouverture, pour son premier jour de cotation à Shanghaï, où il a réussi la plus importante introduction jamais réalisée en Chine continentale.

Shenhua a en effet levé 66,58 milliards de yuans (8,9 milliards de dollars) pour cette entrée en Bourse, dépassant le record de quelque 58 milliards de yuans tout juste établi par la China Construction Bank (CCB), l’une des quatre grandes banques publiques commerciales.

CCB et Shenhua s’étaient introduites en 2005 sur la Bourse de Hong Kong (levant respectivement 9,2 et 3,29 milliards de dollars), dopant les marchés régionaux et contribuant à faire de la Grande Chine la nouvelle championne des grosses introductions.

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Courtiers devant la Bourse de Shanghai le 25 septembre 2007 (Photo : Mark Ralston)

Depuis, d’autres “valeurs rouges” cotées à Hong Kong ont suivi ce mouvement de retour. Elles y sont encouragées par les autorités chinoises, qui souhaitent désormais dynamiser et consolider un marché récemment restructuré pour refléter davantage la bonne santé de l’économie chinoise.

Le gouvernement voit aussi un moyen d’éponger un peu de l’hyper-liquidité de l’économie.

Pour les entreprises, “le but principal est bien de lever de l’argent sur un marché en hausse”, souligne l’économiste Han Zhiguo.

Ainsi, le premier groupe énergétique chinois Petrochina, dernier fleuron public à avoir reçu le feu vert pour s’introduire à Shanghaï, souhaite en profiter pour investir dans cinq projets demandant au total quelque 38 milliards de yuans.

D’autres géants devraient suivre, comme China Mobile, premier opérateur mobile au monde en nombre d’abonnés, prédit Zhang Pan de TX Investment Consulting.

“Il n’y a plus d’obstacles aujourd’hui: le marché a la capacité d’accueillir toutes ces entreprises”, ajoute Han Zhiguo.

Au total, selon la presse officielle, les entreprises chinoises ont récolté la somme record de 425 milliards de yuans environ sur les Bourses de Chine continentale au cours des neuf premiers mois de l’année, dépassant déjà les près de 424 milliards de yuans recueillis entre 2002 et 2006.

Et pour la première fois en août, la capitalisation des places de Shanghaï et Shenzhen a dépassé la valeur du produit intérieur brut de la Chine (celui de 2006). Elle a atteint 21.147 milliards de yuans, contre 21.087 milliards de yuans de PIB en 2006, selon Chine Nouvelle.

Pourtant, il reste du chemin à parcourir pour atteindre un marché boursier ouvert et reflétant vraiment l’économie.

“Malgré la capitalisation apparente relativement élevée (supérieure à la Deutsche Börse), celle effectivement échangée reste limitée”, quelque 26% du PIB, a souligné Jean-Patrick Yanitch, conseiller financier de la Mission économique de Pékin, dans une note d’étude récente.

Effectivement une grande partie des titres des sociétés (près de 70%) sont toujours gelés, de facto non échangeables, et la plupart sont aux mains des établissements publics.

 09/10/2007 06:28:04 – © 2007 AFP