[09/10/2007 17:05:18] BRUXELLES (AFP) Les pays européens ont accepté un compromis avec la Chine dans le secteur sensible des importations textiles en renonçant à leurs quotas l’an prochain, mais sont prêts à passer à l’offensive contre Pékin sur un autre terrain, la faiblesse du yuan. A compter du 1er janvier 2008, les quotas d’importations de textiles chinois, qui avaient été réintroduits en juin 2005 pour protéger l’industrie européenne d’une déferlante de produits bon marché, vont bien être levés comme prévu, a annoncé mardi la Commission européenne. L’Union européenne a finalement renoncé à exiger leur prolongation, demandée à l’origine notamment par la France. En lieu et place, la Commission européenne et les autorités chinoises ont décidé d’instaurer “un système conjoint de surveillance” appelé à fonctionner pendant toute l’année 2008. Objectif: éviter si possible une nouvelle explosion des importations chinoises de T-shirts, chemisiers, pantalons, soutiens-gorge et autres robes comme en 2005. En janvier 2005, la levée par l’UE de ses quotas textiles, conformément à un accord conclu à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’était traduite par une envolée des importations chinoises (+47% pour les produits d’habillement). En conséquence, et face au tollé des industriels du secteur, les Européens avaient réintroduit des restrictions dès le mois de juin. Elles ont été pour eux plutôt payantes. Les importations chinoises se sont stabilisées dans l’habillement, mais ont continué à progresser de 15% dans le textile (fils, tissus, textiles de maison). Mais cette fois, la Chine, premier exportateur mondial de textile avec une part de marché de 20%, a refusé toute prolongation des quotas, contraignant les Européens les plus inquiets à se contenter d’un système de veille transitoire. Celui-ci doit “permettre une transition en douceur vers la libéralisation (totale) du commerce” prévue en 2009, a estimé le commissaire au Commerce, Peter Mandelson. Pas de quoi cependant rassurer pleinement la Fédération européenne du textile, de l’habillement et du cuir. “Nous voulons des ouvertures de marchés en face”, demande son secrétaire général Patrick Itschert, en invitant l’Europe à faire en retour preuve de plus de fermeté face aux pratiques de dumping venant notamment de Chine. La politique commerciale de l’UE face à la Chine reste ambivalente, hésitant entre fermeté et conciliation, du fait des intérêts en jeu avec la deuxième puissance économique asiatique et en raison de divergences entre les Etats membres sur la conduite à adopter. En matière de taux de change, les pays de la zone euro ont désormais opté pour la première attitude, après avoir longtemps hésité à emboîter le pas des Etats-Unis dans leur croisade contre le yuan faible. Lundi et mardi à Luxembourg, les ministres européens des Finances se sont relayés pour appeler Pékin à laisser sa monnaie s’apprécier davantage. La Chine est accusée de maintenir le yuan à un niveau artificiellement bas pour se procurer un avantage compétitif à l’exportation. Une situation qui indirectement favorise l’appréciation de l’euro. Pour mieux marteler le message, une visite au sommet est prévue en Chine d’ici à la fin de l’année. Les trois principaux dirigeants économiques de la zone euro seront du voyage: le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, celui de l’Eurogroupe (forum des ministres des Finances de la zone euro) Jean-Claude Juncker, et le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia. |
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