Reprise ABN Amro : le consortium européen victorieux va s’attaquer au défi du démantèlement

 
 
[10/10/2007 17:14:46] LONDRES (AFP)

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Une agence d’ABN Amro à Anvers en Belgique (Photo : Michel Wiegandt)

Le consortium formé par les banques européennes RBS, Fortis et Santander a annoncé mercredi le succès définitif de son offre sur la néerlandaise ABN Amro, dont il a confirmé avoir obtenu 86% du capital, réussissant ainsi le plus important rachat de l’histoire du secteur bancaire.

L’offre de rachat record (71 milliards d’euros) du consortium formé par la britannique Royal Bank of Scotland, la belgo-néerlandaise Fortis et l’espagnole Santander, avait expiré vendredi, et les trois établissements avaient déjà affirmé lundi leur victoire sur la base d’un décompte provisoire.

ABN Amro a annoncé dans la foulée que son président Rijkman Groenink quitterait ses fonctions, lors d’une prochaine assemblée générale extroardinaire qui permettra d’acter la prise de pouvoir du consortium.

La victoire de RBS et ses alliées était assurée depuis que la banque britannique Barclays, qui voulait également racheter ABN Amro avait reconnu vendredi sa défaite. Son offre, inférieure de plusieurs milliards d’euros à celle du consortium, n’avait en effet obtenu qu’à peine 0,2% du capital de la première banque des Pays-Bas.

Le consortium a proposé aux actionnaires minoritaires d’ABN Amro, qui détiennent encore 14% des actions de celle-ci, de racheter jusqu’à la fin du mois leurs parts au même prix que son offre initiale.

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Le président d’ABN Amro Rijkman Groenink, le 2 août 2007 à Amsterdam (Photo : Koen Suyk)

S’il obtient 95% ou plus du capital d’ABN Amro, le consortium pourra demander son retrait de la Bourse d’Amsterdam et aura donc les mains libres pour démanteler la banque au logo vert et jaune.

Les trois alliés comptent en effet se répartir ses différentes activités en fonction de leurs orientations stratégiques et géographiques, et supprimer jusqu’à 19.000 emplois au passage.

A RBS reviendront notamment les opérations de banque de détail en Asie et de banque d’affaire, à Fortis les activités au Benelux (après quelques cessions destinées à préserver la concurrence aux Pays-Bas), et à Santander les activités italiennes et brésiliennes.

RBS, basée à Edimbourg (Ecosse) et initiatrice de ce rachat géant, se taillera ainsi la part du lion, mais devra payer la plus grosse quote-part, soit plus de 27 milliards d’euros, contre 24 milliards pour Fortis et 20 milliards pour Santander.

Les analystes ont mis en garde contre les risques que font peser cette coûteuse opération sur les trois acquéreurs, qui se retrouvent désormais face à une tâche colossale.

“Une fois la victoire célébrée, il va falloir s’atteler aux défis de cette acquisition. Partager une grande banque internationale comme ABN Amro entre quatre établissements (les trois membres du consortium plus Bank of America, ndlr) ne va pas être une tâche facile”, a prévenu Axel Pierron, du cabinet de consultants Celent.

“Nous avons surmonté un obstacle important aujourd’hui, mais nous avons une quantité incroyable de travail devant nous, auquel nous allons nous atteler de manière constructive avec nos collègues d’ABN Amro”, a reconnu lors d’une conférence téléphonique le directeur général de RBS, Fred Goodwin.

Il a assuré que son groupe avait “tiré les leçons” de ses précédentes acquisitions, notamment celle de la banque Natwest en 1999, et ne décevrait pas ses actionnaires.

Sir Goodwin a balayé au passage les critiques selon lesquelles le trio aurait surpayé ABN Amro, alors que la crise qui a frappé les marchés financiers cet été a semé le doute chez les investisseurs sur la santé du secteur bancaire.

“C’est une transaction très attractive. Les chiffres parleront d’eux mêmes. Sans être devins, nous sommes confiants dans la validité de nos prévisions” a-t-il affirmé.

ABN Amro avait accepté initialement l’offre de Barclays, qui aurait donné naissance à la deuxième banque d’Europe et à la cinquième mondiale, et les deux groupes avaient célébré leurs fiançailles le 23 avril.

ABN Amro avait de plus tenté de mettre des bâtons dans les roues du consortium en vendant sa filiale américaine LaSalle, sur laquelle RBS avait jeté son dévolu, à Bank of America, une opération pas encore réalisée.

Mais le consortium avait persévéré malgré tout, et face au montant élevé de son offre, la banque néerlandaise avait fini par

 10/10/2007 17:14:46 – © 2007 AFP