[11/10/2007 14:26:55] NEW YORK (AFP) L’avionneur américain Boeing a pris du retard dans la fabrication de son Dreamliner 787
Comme Airbus avant lui, l’avionneur américain Boeing a pris du retard dans la fabrication de son avion de ligne de nouvelle génération, “le Dreamliner” 787, et s’est résigné à r eporter de six mois les premières livraisons de ce modèle promis à un grand succès commercial. En raison de “difficultés continues dans l’assemblage des premiers avions”, Boeing a annoncé que les premières livraisons du 787 étaient désormais prévues fin novembre ou en décembre 2008, au lieu de mai 2008. Il a aussi à nouveau reporté le premier vol d’essai du long-courrier à fin mars 2008. Déjà début septembre, Boeing avait repoussé ce vol de deux mois, entre mi-novembre et mi-décembre au lieu de fin septembre. La compagnie japonaise All Nippon Airways (ANA), qui doit recevoir le premier exemplaire du Boeing 787, a indiqué jeudi qu’elle étudiait si elle allait ou non réclamer des dédommagements. ANA a commandé au total 50 Boeing 787 “Dreamliner” pour environ six milliards de dollars. La compagnie australienne Qantas, qui a passé commande de 65 “Dreamliners”, a pour sa part annoncé jeudi qu’elle exigerait des dédommagements. Boeing a assuré en revanche que ces reports n’auraient “pas de conséquences” sur ses résultats financiers et maintenu ses prévisions pour 2007 et 2008. L’action chutait cependant mercredi de 3,10% vers 17H15 GMT à 98,31 dollars. Début septembre, le groupe, sous pression depuis plusieurs mois pour tenir le calendrier de ce programme aux méthodes de production complexes, avait admis buter sur deux problèmes dans l’assemblage final, “un problème de séquençage” et un retard dans l’intégration d’un logiciel – ce qui l’avait contraint à reporter de deux mois le premier vol d’essai. Depuis, la plupart des analystes s’attendaient à un report également des premières livraisons, s’étonnant plutôt que Boeing ne l’ait pas encore fait. L’action avait d’ailleurs chuté vendredi dernier de plus de 2%, le marché tablant sur le report du programme. “Il est plus probable que le programme soit décalé de 4 à 6 mois”, avait souligné vendredi l’analyste Joseph Campbell (Lehman Brothers), dans une note intitulée “le temps est venu de commentaires plus francs”. Boeing pourrait également admettre que la montée en cadence de production prévue – six appareils par mois, six mois après la première livraison – “pourrait ne pas être réalisable”, avait-il commenté, pronostiquant aussi une révision des prévisions de résultats. “Le retard est plutôt la norme pour les grands programmes aéronautiques”, avait expliqué l’analyste d’une banque française le mois dernier. “Ce qui étonnait la plupart des analystes, c’était le maintien du calendrier initial, compte tenu du caractère très complexe et novateur de ce programme et de l’externalisation d’une grande partie des productions”, avait-il jugé. Ce report est un revers pour Boeing, qui faisait jusqu’ici figure d’élève bien plus ponctuel que son grand rival Airbus, qui a accumulé les retards 2006 pour ses deux futurs avions de ligne, l’A380 et l’A350, destinés comme le Dreamliner, à renouveler le parc aérien mondial. Le Dreamliner est présenté comme plus silencieux, plus confortable et plus économe en carburant que ses concurrents. C’est d’ores et déjà un grand succès commercial: en septembre, le Dreamliner totalisait 258 commandes depuis le début de l’année et 706 au total depuis le début du programme. Son futur grand rival, le futur A350 XWB (pour Extra Wide Body) d’Airbus, qui sera mis en service en 2013, soit cinq ans après le 787, totalisait 152 commandes à la fin août. Le succès commercial du 787 a permis à Boeing de repasser devant Airbus sur les 8 premiers mois de l’année, en nombre de commandes. Le marché des avions de ligne continue de bénéficier de la forte croissance du trafic aérien, qui devrait croître de 5 à 6% par an en moyenne au cours des vingt prochaines années, ce qui favorise la prolifération des compagnies à bas coûts et dynamise la demande, en particulier en Asie. |
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