Les Etats-Unis défendent les intérêts d’Hollywood en Chine devant l’OMC

 
 
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Le siège de l’OMC à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

[11/10/2007 21:34:20] WASHINGTON (AFP) Les Etats-Unis ouvrent un nouveau front dans leur conflit commercial avec la Chine, en accusant formellement Pékin de ne pas laisser circuler librement sur son sol les chansons de Madonna ou les derniers succès du box-office “made in Hollywood”.

Jeudi, Washington a demandé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) la constitution d’un panel d’experts pour arbitrer le différend portant sur les obstacles mis par Pékin à l’importation de produits culturels américains.

Il s’agit de la deuxième étape d’un processus entamé en avril, sous la forme de consultations bilatérales. Ce conflit vient s’ajouter à celui sur les droits de propriété intellectuelle, grave pomme de discorde entre les deux pays.

“Les Etats-Unis et la Chine ont essayé, dans le cadre de consultations formelles, ces derniers mois, de résoudre les inquiétudes américaines au sujet des barrières à l’importation et la diffusion que les films, la musique et les publications américaines rencontrent en Chine”, a expliqué Sean Spicer, porte-parole du Représentant américain au Commerce (USTR).

“Malheureusement, ces discussions n’ont pas permis d’apaiser nos inquiétudes, donc nous passons à l’étape suivante, en demandant à l’OMC de mettre sur en place un panel”, a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.

Cette nouvelle demande américaine, qui doit être examinée par l’OMC le 22 octobre, vise les lois et règlements qui interdisent aux entreprises américaines d’importer des livres, des journaux, des films, de la musiques et des vidéos en Chine, et en limitent la distribution.

Selon Washington, les restrictions empêchent les producteurs et distributeurs américains de commercialiser leurs produits sur le marché chinois, et favorisent de fait la prolifération de produits piratés.

Les Etats-Unis accusent la Chine de laxisme face à la contrefaçon, qui porte préjudice à sa propre économie, présentée comme une “économie de la connaissance”, à la croissance de plus en plus déconnectée de l’industrie.

Début octobre, le président du groupe de médias NBC Universal, Jeff Zucker, avait appelé la Maison Blanche à prendre la tête d’une croisade contre les infractions à la propriété intellectuelle. “La vérité, c’est que nous sommes en train de perdre la bataille”, avait souligné M. Zucker.

S’appuyant sur des études récentes, M. Zucker avait avancé que les violations des droits de propriété intellectuelle pouvaient être chiffrées à près de 60 milliards de dollars par an dans les seuls Etats-Unis.

Selon le sénateur Orrin Hatch, les Etats-Unis génèrent chaque année de 5.000 à 5.500 milliards de dollars de biens de l’esprit, “ce qui est plus que le PIB de tout autre pays”. Le piratage intellectuel “sape la force de notre économie”. “Ne rien faire n’est pas une option”, a relevé le parlementaire.

Depuis l’an dernier, les plaintes contre la Chine, qui a rejoint l’OMC fin 2001, se multiplient devant le gendarme des échanges mondiaux.

Sur fond de creusement du déficit commercial américain avec Pékin, Washington est impliquée dans plusieurs d’entre elles, notamment un recours concernant les pièces détachées automobiles.

Pour la première fois depuis son adhésion, la Chine a contre-attaqué mi-septembre en demandant à l’OMC de se prononcer sur les sanctions imposées à son papier couché (papier d’art) par les Etats-Unis.

 11/10/2007 21:34:20 – © 2007 AFP