[12/10/2007 15:47:57] BERLIN (AFP) Une grève des conducteurs de train a fortement perturbé l’Allemagne, sans toutefois provoquer le chaos total redouté
Une grève des conducteurs de train a fortement perturbé l’Allemagne vendredi, vidant les gares sans toutefois provoquer le chaos total redouté, tandis que le syndicat GDL et la compagnie Deutsche Bahn ont renoué tant bien que mal le dialogue. Dans son dernier pointage, vendredi vers 14h15 GMT, Deutsche Bahn a indiqué qu’environ 40% des trains régionaux et des S-Bahn (trains de banlieue) n’avaient pas circulé, et estimé à “plusieurs milliers” le nombre de liaisons supprimées. Les conducteurs respectaient toutefois l’interdiction qui leur a été faite par un tribunal de s’en prendre aux grandes lignes et au fret. La compagnie de chemins de fer a dénombré 1.600 conducteurs grévistes. Le leader du syndicat GDL, Manfred Schell, a qualifié la grève de “succès total.” Les zones urbaines les plus touchées étaient Stuttgart (ouest), Munich (sud) et Halle/Leipzig (est). Berlin et Hambourg (nord) étaient également affectés. De manière générale, l’ex-RDA a été plus touchée que l’Ouest, avec par endroits seulement 10% à 20% de trains en circulation, selon Deutsche Bahn. Karl-Friedrich Rausch, responsable du transport de passagers de Deutsche Bahn a toutefois jugé que “si GDL poursuit comme prévu son action, le nombre de trains supprimés va augmenter, comme celui d’usagers concernés. Nous leur demandons de mettre fin à leur mouvement.” Les conducteurs de train ont prévu d’arrêter le travail de 02 heures locales à minuit sur les liaisons régionales et les trains de banlieue. C’est leur mobilisation la plus dure jusqu’ici. De nombreux passagers ont opté pour la voiture vendredi, provoquant de gros bouchons en cette journée de départs en vacances. Vendredi est le dernier jour d’école avant les vacances d’automne dans six Etats régionaux de l’est et du nord: Berlin, le Brandebourg, Hambourg, la Saxe, le Schleswig-Holstein et la Thuringe. GDL a affirmé vendredi matin que ses adhérents grévistes subissaient des pressions de la part de Deutsche Bahn “allant jusqu’à la menace d’un licenciement”, selon le vice-président du syndicat, Claus Weselsky. Un tribunal a rejeté vendredi une demande de GDL, qui voulait faire interdire en référé la réquisition de conducteurs au nom de “l’état d’urgence” par Deutsche Bahn. GDL réclame depuis plusieurs mois une convention collective séparée pour les conducteurs de trains, ce que refuse catégoriquement Deutsche Bahn, invoquant le risque d’une fragmentation du personnel et des revendications. Abondant dans ce sens, le chef du syndicat Transnet Norbert Hansen a déclaré vendredi: “C’est une grève totalement superflue”. Contrairement à GDL, Transnet et un autre syndicat de cheminots, DBGA, avaient accepté cet été une revalorisation salariale par Deutsche Bahn. Le patron de GDL “Manfred Schell aurait pu annuler cette grève en attendant une nouvelle offre annoncée par la Bahn pour lundi. Je ne peux que constater que les meneurs de la grève chez GDL ne sont visiblement plus maîtres des évènements,” a ajouté M. Hansen. Même si la crispation reste évidente entre les conducteurs de train et la direction, le dialogue entre les deux parties a été renoué au cours d’une rencontre au sommet jeudi soir. GDL s’est ainsi engagé fermement à renoncer à la grève lundi et mardi, a dit une porte-parole du syndicat vendredi, indiquant que la trêve pourrait être prolongée jusqu’à la fin du mois d’octobre, selon la progression des négociations avec la société. Le patron de Deutsche Bahn Hartmut Mehdorn a promis de son côté de soumettre une nouvelle offre lundi. |
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