[12/10/2007 16:40:20] LONDRES (AFP) Virgin et quatre autres investisseurs ont confirmé leur intention d’entrer au capital de la banque en difficulté Northern Rock
Nouveau coup de théâtre dans la saga Northern Rock, la banque en difficulté de Newcastle (nord-est) pourrait bientôt se retrouver baptisée Virgin Money, si elle accepte la prise de contrôle proposée par le patron de Virgin Richard Branson, associé à quatre investisseurs de poids dont l’assureur AIG. Le milliardaire britannique souhaite obtenir une participation majoritaire dans la huitième banque du pays, en lui apportant les activités de sa banque par internet et téléphone Virgin Money, spécialisée comme elle dans les prêts immobiliers. Dans un premier temps, l’ensemble de l’activité de Virgin Money, qui a deux millions de clients, serait apportée à Northern Rock contre des actions du groupe, puis Northern Rock se retrouverait baptisée Virgin Money, qui deviendrait donc une entreprise cotée. De plus, Virgin et ses co-investisseurs ont dit vendredi veuloir investir dans Northern Rock une somme “importante”, via des émissions d’actions nouvelles à tarif préférentiel, pour en prendre le contrôle. Le consortium doit cependant obtenir des actionnaires de Northern Rock qu’ils le dispensent d’une règle imposant, au Royaume-Uni, de faire une offre sur le reste du capital d’une entreprise dès lors qu’on en possède plus de 30%. L’actuelle directrice générale de Virgin Money Jayne-Anne Gadhia, une spécialiste du crédit immobilier, deviendrait la patronne du nouveau groupe. Virgin s’est entouré d’investisseurs de poids: AIG Financial Products, filiale du numéro un mondial américain de l’assurance AIG; le groupe d’investissement WL Ross créé par l’homme d’affaires américain Wilbur Ross et spécialisé dans la restructuration d’entreprises en difficulté; Toscafund Asset Management, un groupe d’investissement présidé par l’Ecossais Sir George Mathewson, figure des affaires au Royaume-Uni; et enfin First Eastern Investment Group, un fonds d’investissement basé à Hong-Kong. Le consortium a estimé que sa proposition “représente la solution la plus rapide pour restaurer la confiance du public dans Northern Rock et la faire revenir à une croissance bénéficiaire”. Il a observé notamment que “Virgin a près de 100% de notoriété au Royaume-Uni avec plus de 12 millions d’utilisateurs de la marque”, avec sa myriade d’offres allant du téléphone mobile, au train et à l’avion en passant par les clubs de fitness. M. Branson a vanté les mérites de sa proposition avec Mme Gadhia sur la télévision SkyNews vendredi, promettant de garantir “la totalité des emplois de Northern Rock et d’en créer de nombreux autres”. Il a estimé que grâce à son offre “le ministère des Finances et la Banque d’Angleterre allaient rentrer dans leurs fonds”. Déjà l’an dernier, une planète de la galaxie Virgin s’est alliée à plus grosse qu’elle pour lui donner son nom fameux : la compagnie de téléphone Virgin Mobile s’était unie au câblo-opérateur NTL pour créer Virgin Media, seul opérateur “quadruple play” au Royaume-Uni (téléphonie fixe et mobile, télévision et internet). Northern Rock, victime de la crise mondiale du crédit, a dû faire appel le 13 septembre à la Banque d’Angleterre, provoquant une publicité désastreuse qui a engendré selon M. Branson “le spectacle horriblement triste” de files d’attentes de centaines de clients tentant pendant trois jours de récupérer leurs économies. La panique n’a cessé qu’avec la garantie totale du gouvernement sur les dépôts. L’activité a repris mais la valeur de la banque s’est effondrée en Bourse, avant de se reprendre ces derniers jours car elle semble susciter l’intérêt, outre de Virgin, de sociétés d’investissement américaines comme JC Flowers ou Centaurus. Northern Rock, qui devrait à présent quelque 13 milliards de livres (19 milliards d’euros) à la Banque d’Angleterre, ce que le consortium devra prendre en compte, a terminé sur ces nouvelles en hausse de 5,91%, retrouvant une capitalisation boursière de 1,15 milliard de livres. |
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