[12/10/2007 11:59:36] PARIS (AFP) Lagardère avait informé Matignon dès le 21 février 2006 des modalités de la vente de titres EADS, selon Le Monde
Thierry Breton réaffirme vendredi dans Le Monde ne pas avoir eu connaissance de l’achat de titres EADS par la Caisse des dépôts, alors que, selon le journal, Lagardère avait informé dès février 2006 Matignon puis Bercy des détails de sa vente de titres EADS, notamment à la CDC. L’ancien ministre de l’Economie avait affirmé le 5 octobre lors d’une audition devant le Sénat n’avoir “jamais été prévenu” et avoir “appris par la presse” que la Caisse des dépôts avait acquis en avril 2006 2,25% du capital d’EADS auprès du groupe Lagardère. Deux mois après, EADS annonçait de gros retards du programme A380 et le titre plongeait en Bourse. Selon un rapport de Bercy sur le rôle de l’Etat dans l’affaire, rendu public jeudi, la CDC était bien mentionnée dans un mémo daté du 21 février, transmis au “cabinet du ministre” Thierry Breton avant le 20 mars, comme faisant partie d’un “groupe d’investisseurs” intéressés par l’achat des titres EADS de Lagardère. Le Monde précise que ce mémo de trois pages “estampillé confidentiel” a aussi été adressé par le groupe privé à Matignon “dès février” et qu’il “décrit dans le détail l’opération qui sera lancée en avril 2006”. Le document, que Le Monde s’est procuré, spécifie : “Il s’agirait d’une opération de gré à gré” pour “l’acquisition durable de blocs d’actions EADS” par un groupe d’investisseurs “qui comprendrait différents établissements financiers institutionnels français (…) dont la CDC”. Avant Bercy, “le mémo a été adressé préalablement au cabinet du Premier ministre de l’époque Dominique de Villepin”, indique le quotidien. M. de Villepin avait déclaré mercredi n’avoir “jamais été saisi” du rachat de titres EADS par la CDC. “Ce mémo informel, qui ne m’était pas destiné, n’est en aucune façon en contradiction avec mes déclarations”, réagit de son côté Thierry Breton dans un entretien au Monde. Le rapport rédigé par Bercy “confirme l’intégralité de mes déclarations, ce qui ne m’a pas surpris et me satisfait”, poursuit-il. Pour l’ancien ministre, “tout le monde sait que lorsqu’il y a une opération de cession de titres importante, la Caisse des dépôts est approchée, c’est son rôle. C’est l’inverse qui aurait été étonnant”. Le 5 octobre, M. Breton avait affirmé devant le Sénat avoir été “vraiment mécontent” de la décision de la CDC, car “cela pouvait donner le sentiment à la partie allemande que nous voulions contourner l’esprit du pacte interdisant à la France de monter au-dessus de sa participation” de 15% dans le capital. Dans le Monde daté de samedi, M. Breton réaffirme “n’avoir appris que la Caisse des dépôts avait décidé d’acquérir 2,25% d’EADS que le jour où l’information a été rendue publique”. “J’aurais aimé être prévenu de sa décision de se porter acquéreur dans cette opération la veille de son annonce, pour pouvoir en informer moi même nos partenaires allemands et prévenir toute réaction négative de leur part”, affirme-t-il aussi. |
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