[12/10/2007 20:16:49] NEW YORK (AFP) Le N.2 mondial des logiciels professionnels Oracle,a proposé de racheter BEA Systems pour 6,68 milliards de dollars, offre sous-évaluée selon BEA.
L’américain Oracle, numéro 2 mondial des logiciels professionnels, a proposé vendredi de racheter BEA Systems pour 6,68 milliards de dollars, répondant du tac au tac au rachat par son rival Oracle de Business Objects, mais BEA a répliqué en jugeant l’offre trop faible. L’offre, à 17 dollars par action, représente 25% de plus que le cours de BEA jeudi soir, ce qui a fait s’envoler le titre BEA en Bourse vendredi (+38,33% à 18,84 dollars vers 18H30 GMT). Mais selon BEA, ce prix “sous-évalue significativement BEA Systems”, a répondu le groupe. BEA a qualifié d'”hostile” l’offre d’Oracle, rappelant avoir fait parvenir jeudi à ce dernier un courrier appelant à un meilleur prix. La réaction de BEA conforte l’avis de plusieurs analystes, qui tablent sur une partie de surenchères pour emporter ce groupe. L’offre d’Oracle intervient cinq jours après l’annonce par le leader mondial du progiciel, l’allemand SAP, du rachat du groupe français Business Objects, pour 4,8 milliards d’euros. Le rachat de BEA permettrait à Oracle de marquer un point dans sa course au leadership mondial contre SAP, selon des analystes, en donnant à Oracle une place de leader sur le marché florissant des logiciels intermédiaires, qui font l’interface entre le réseau d’une entreprise et les logiciels d’application. BEA Systems (logiciels de facturation, gestion des fournisseurs, du portefeuille financier…) a dégagé l’an dernier un chiffre d’affaires de 1,4 milliard de dollars, en hausse de 17%. Depuis trois ans, Oracle a déjà dépensé plus de 25 milliards de dollars pour des acquisitions dans les progiciels pour rattraper SAP. Oracle a notamment dépensé fin 2004 10,3 milliards de dollars pour s’emparer de PeopleSoft, a acquis en 2006 Siebel pour 5,9 milliards, et a en mars 2007 racheté Hyperion pour 3,3 milliards. Jusqu’ici, sa stratégie a payé: sur l’exercice 2006-2007, il a encaissé un bénéfice de 4,3 milliards de dollars, en hausse de 26%, pour un chiffre d’affaires accru de 25% à 18 milliards. Se sentant menacé, SAP a rompu avec sa tradition de croissance interne pour racheter Business Objects. Pour l’offre BEA, Oracle espère aller vite, se disant prêt à “mener immédiatement les procédures pour parvenir à un accord définitif”. Mais la réticence de BEA risque de lui compliquer la tâche. La direction de BEA est sous pression depuis que le financier Carl Icahn, l’un de ses gros actionnaires (13%), appelle le groupe à se vendre, et selon certains analystes, cet investisseur pourrait pousser à la surenchère. BEA est déjà convoité par SAP et le groupe informatique Hewlett-Packard (HP). “HP a d’abord fait une offre, puis SAP, puis Oracle a fait une offre supérieure. SAP pourrait bien faire une contre-offre, d’autant que BEA pourrait refuser l’offre initiale d’Oracle. Le prix pourrait monter”, relevait Trip Chowdry, analyste chez Global Equities Research, avant que ne soit rendue publique la réponse de BEA. “Pour SAP, c’est une lutte pour la survie, car (sa nouvelle plateforme de logiciels, ndlr) NetWeaver est un désastre complet. Pour Oracle, l’achat serait une victoire”, a-t-il poursuivi. “Si SAP rate BEA Systems, le groupe allemand sera lui-même en situation d’être vendu en bloc, car faute d’une longue histoire d’intégration, il continuera à perdre du terrain face à Oracle”, a-t-il pronostiqué. Même analyse pour la société de Bourse William Blair, qui table sur une bataille Oracle-HP pour BEA. “Seul HP, qui veut accroître son portefeuille de logiciels après son rachat du groupe Mercury Interactive, peut faire une contre-offre. SAP est trop occupé par l’acquisition de Business Objects et a trop investi dans NetWeaver”, selon Laura Lederman, analyste chez William Blair. |
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