[12/10/2007 21:44:12] MIAMI (AFP) George Bush doit prêcher les vertus de la mondialisation et de la concurrence à des Américains inquiets
Le président George W. Bush a prêché vendredi les vertus de la mondialisation et de la concurrence économique, face aux inquiétudes grandissantes des Américains qui risquent de penser très fort à leur emploi quand ils voteront l’année prochaine. “Il est important que notre pays comprenne ceci: le commerce génère la prospérité, et la prospérité signifie que les gens auront plus de chances de trouver du travail”, a dit M. Bush. Il a ainsi “pressé” le Congrès de ratifier “le plus vite possible” les accords de libre échange conclus par son gouvernement avec trois pays d’Amérique latine, la Colombie, le Panama et le Pérou. M. Bush a ardemment défendu ces accords bilatéraux, qui supprimeraient maintes barrières douanières et assureraient une protection aux investisseurs des deux bords. Mais, dans un discours devant des entrepreneurs à Miami (Floride), il a dû admettre les inquiétudes que suscitaient ces relations nouvelles: “Il est dans l’intérêt des Etats-Unis que la prospérité se répande à travers l’Amérique latine. (…) Pourtant nombre de nos concitoyens ne sont pas à l’aise avec la concurrence et se font du souci parce qu’ils croient que le commerce va leur coûter leur travail, et je comprends pourquoi”. De récents sondages indiquent que le goût des Américains pour la libéralisation décline, jusque chez les amis républicains de M. Bush, pour qui le libre commerce passe pourtant pour un principe primordial. M. Bush a noté le renforcement d’un “sentiment protectionniste en Amérique et au Congrès”. Et la ratification de ces trois accords, et d’un quatrième pendant au Congrès, avec la Corée du Sud, est tout sauf acquise. Les adversaires démocrates de M. Bush sont désormais majoritaires. Si la confrontation avec l’administration sur l’Irak a accaparé les énergies depuis janvier, ils savent aussi que la peur des Américains de perdre leur travail à cause de la concurrence étrangère sera une donnée majeure des élections de 2008. Ces craintes pourraient être avivées par la récente crise du crédit, la prolifération des saisies de maisons, et les conjectures sur une récession économique. La suppression des barrières douanières devant les voitures sud-coréennes alarme par exemple les travailleurs d’un secteur automobile américain en crise. L’une des candidates démocrates à la présidentielle, Hillary Clinton, a prôné un “temps mort” dans les accords de libre échange. M. Bush est apparu plus enclin ces derniers mois à écouter les exigences des démocrates, qui réclament que davantage de garanties sociales et environnementales soient incluses dans les accords de libre échange. Il s’agit aussi pour un président impopulaire de peaufiner le bilan de son action dans les quinze derniers mois de son mandat. Dans un entretien publié vendredi par le Wall Street Journal, il concède que les Américains peuvent avoir un sentiment d’injustice économique quand ils voient se creuser les inégalités salariales: “Est-ce que je crois que certains salaires sont excessifs en haut de l’échelle? Oui”, déclare-t-il. Grâce aux trois accords de libre échange, qui donneraient un accès élargi à 75 millions de consommateurs, “ce sont les travailleurs américains qui y gagnent” parce que, dans le monde entier, on veut “acheter des produits sur lesquels il est dit: made in USA”, a-t-il dit, en faisant référence au rôle prépondérant joué par les exportations dans la bonne santé économique américaine. Pour M. Bush, qui a fait de la libéralisation des échanges l’un des grands combats de sa présidence, cette libéralisation importe aussi pour des raisons politiques, pour contrer les sentiments antiaméricains se renforçant en Amérique latine et l’influence du président vénézuélien Hugo Chavez par exemple. Il y a fait clairement allusion en invoquant la nécessité de “contrer le faux populisme de certains pays”. |
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