Emploi : Perspective et profil de carrière

Par : Autres

Emploi : Perspective et profil de carrière

Je remercie l’auteur pour ce témoignage vivant de ce
qu’offrent les entreprises étrangères à nos jeunes cadres! Un titre pompeux
pour un salaire de misère. Bien sûr qu’une entreprise nationale ne lui
aurait pas offert plus, étant donné l’aménagement du code de travail au
profit des entreprises, le déséquilibre entre l’offre et la demande
d’emploi… Cela fait partie des règles du jeu lorsqu’on veut que le
capital, national ou étranger, participe au développement. Oui, on peut et
on doit demander à nos jeunes cadres d’être patients, de profiter de leur
premier emploi pour apprendre le métier, et donc accepter des salaires
modestes.

Le problème majeur est l’absence de perspective et de profil de carrière. Si
ce jeune homme pouvait espérer qu’après 3 ou 4 ans, il verrait ses
responsabilités augmenter grâce à l’expérience acquise, et donc ses revenus
augmenter en conséquence, il accepterait sans problème ce salaire de
débutant; mais combien de jeunes, dans le privé national et international,
font cette évolution professionnelle et connaissent une telle promotion
sociale?

Il n’y a qu’à voir la rotation des SIVP chez les uns et les autres. Oui, en
termes économiques, la compétitivité de la Tunisie passe entre autres par la
maîtrise des coûts salariaux, donc une faible rémunération des travailleurs.
L’équivalent de ce jeune cadre au Bangladesh, en Chine ou en Inde ne
gagnerait pas plus de 100 dinars, mais pour un coût de la vie au moins 10
fois inférieur. Appeler les entrepreneurs à faire preuve de philanthropie et
tenir compte du coût de la vie (rôle dévolu à la puissance publique), au
risque de voir ces capitaux fuir ailleurs? Ou attendre qu’Indiens et Chinois
aient une augmentation spectaculaire de leurs salaires pour que les salaires
d’ici montent un peu? Quadrature du cercle?

Pas tout à fait, des marges substantielles existent pour revoir notre
système et peuvent être mises en œuvre sans effrayer les investisseurs
potentiels, et si quelques-uns plient bagage, il s’agira bien d’intrus
chasseurs de primes attirés par des avantages fiscaux et autres, et qui
considèrent à tort que l’élément fondamental serait les coûts salariaux!!!

Si ces coûts étaient les plus déterminants, personne n’investirait en
Suisse, en Suède, aux USA et ailleurs, sauf s’il s’agit de fabrication de
jeans. Encore la problématique quantité-qualité. Mieux vaut 200 entreprises
solides qui créent de la valeur et valorisent nos ressources humaines que
20.000 bricoleurs venus faire fortune sur le dos de nos travailleurs, y
compris nos cadres supérieurs.

Il est intéressant de savoir si nos responsables ont un tableau de bord
cohérent et transparent sur ce phénomène et ses répercussions économiques et
sociales. A quand une mutation qualitative plus avantageuse pour notre
économie et pour nos ressources humaines?
Alors, que faire? Imposer des réglementations plus rigoureuses dans
l’utilisation des ressources humaines à l’époque de la déréglementation tous
azimuts?

Moncef Fraj


Réaction à l’article :
Re-Cri d’alarme… (sans fin !!!)

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