Poussé au départ par la rédaction, Alain Minc quittera Le Monde fin mars 2008

 
 
[15/10/2007 13:59:18] PARIS (AFP) Alain Minc, poussé au départ par la rédaction du Monde, a accepté lundi de quitter à la fin mars le conseil de surveillance

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Alain Minc, le 21 octobre 2006 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

L’essayiste Alain Minc , poussé au départ par la rédaction du Monde, a accepté lundi de quitter à la fin mars le conseil de surveillance du groupe qu’il présidait depuis 1994, mettant un terme au conflit qui l’opposait depuis plus de trois mois aux sociétés de personnels.

A l’issue d’une âpre négociation, M. Minc et les représentants des cinq sociétés de personnel qui contestaient sa réélection à la tête du conseil, sont parvenus à un accord tôt lundi matin, avant de rentrer en conseil de surveillance.

Aux termes de cet accord, Alain Minc accepte “d’anticiper son départ” et de “quitter ses fonctions au plus tard à l’issue du conseil de surveillance qui examinera les comptes du groupe arrêtés au 31 décembre 2007”, selon un communiqué conjoint des deux parties.

Le protocole d’accord précise que M. Minc “s’engage à réunir (ce conseil) au plus tard le 31 mars 2008”, ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier.

En contrepartie, les sociétés de personnel se sont engagées à suspendre toute action judiciaire.

Contacté par l’AFP, M. Minc a déclaré qu’il “réservait ses commentaires au Figaro”, qui doit publier un entretien avec lui mardi.

Depuis le 28 juin, les représentants des personnels contestaient sa réélection pour un troisième mandat de sept ans, arguant qu’il n’avait pas obtenu la majorité absolue des personnes présentes ou représentées.

M. Minc avait recueilli 10 voix des administrateurs externes, mais 7 administrateurs internes avaient voté contre et 3 s’étaient abstenus.

Quelques jours plus tôt, l’influent essayiste avait été désavoué par la rédaction du Monde lors d’un vote à main levée, les journalistes lui reprochant notamment sa “proximité affichée” avec Nicolas Sarkozy, et le fait qu’il mène de front ses fonctions au Monde avec des activités de conseiller auprès de patrons.

“Après le départ de Jean-Marie Colombani, c’est une façon de considérer qu’une phase nouvelle s’ouvre pour le groupe”, a jugé Valérie Hurier, présidente de la société des personnels des Publications de la vie catholique (pôle magazine du groupe).

Après les évictions d’Edwy Plenel et de Jean-Marie Colombani, Alain Minc, 58 ans, était le dernier rescapé du triumvirat très médiatique qui avait pris les rênes du Monde en 1994.

Edwy Plenel, ancien directeur des rédactions, avait quitté le journal en 2005, deux ans après la publication du brulôt de Philippe Cohen et Pierre Péan, “La Face cachée du Monde”, qui attaquaient violemment les trois hommes.

Victime d’une stratégie financière contestée, Jean-Marie Colombani a dû quitter la présidence du directoire du groupe en juillet, après le rejet de sa candidature à un troisième mandat par la rédaction du quotidien.

Il a depuis été remplacé par un directoire collégial, composé de Pierre Jeantet, Bruno Patino et Eric Fottorino.

La question de la succession de M. Minc est désormais ouverte.

Conformément aux statuts du groupe, M. Minc, qui souhaite favoriser un “saut générationnel”, va participer avec les administrateurs externes à la recherche d’une “personnalité susceptible de lui succéder”.

Cette candidature sera examinée en conseil et l’ensemble des administrateurs (externes et internes) devra se prononcer.

“Il va de soi que cette personnalité devra faire l’objet d’un large consensus au conseil de surveillance”, a estimé le président de la Société des rédacteurs du Monde Jean-Michel Dumay, insistant sur le fait qu’elle devrait avoir à coeur de “respecter scrupuleusement la charte d’indépendance”.

 15/10/2007 13:59:18 – © 2007 AFP