[15/10/2007 15:23:28] PEKIN (AFP) La lutte contre le gaspillage des ressources et les inégalités sociales seront les fondements du développement économique de la Chine
La lutte contre le gaspillage des ressources et les inégalités sociales seront les fondements du développement économique de la Chine au cours des cinq ans à venir. Lundi, à l’ouverture du 17e congrès du Parti communiste chinois, le numéro un chinois Hu Jintao a mis l’accent sur les coûts de la croissance chinoise en termes humains et écologiques. “La croissance a été payée trop cher en termes de ressources et d’environnement” tandis que “le développement demeure inégal entre zones urbaines et rurales, entre les différentes régions et entre secteurs économiques et sociaux”, a-t-il dit. Il a souligné la nécessité d’agir pour les campagnes, pour l’emploi, la protection sociale, l’éducation, tout en conservant le cap de “la réforme et de l’ouverture sur l’extérieur” qui a fait le succès de l’économie chinoise, dont le taux de croissance a dépassé 10% au cours des quatre dernières années et qui s’achemine vers un score similaire en 2007. Mais si les toutes dernières années devraient rester comme celles de la croissance et de la normalisation économiques, avec en particulier l’adhésion de la Chine à l’OMC, elles ont aussi été marquées par la montée des inégalités. Ainsi se creuse l’écart entre villes et campagnes. En 2006, le revenu annuel moyen pour les habitants des villes (quelque 1.130 euros) était 3,28 fois plus élevé que celui des paysans, contre 3,22 en 2005 et 3,21 en 2004. “Il sera difficile de réduire vraiment le fossé à court terme. Mais on peut empêcher qu’il empire”, relève Shen Minggao, analyste de Citigroup. Les observateurs s’attendent donc à ce que les questions sociales soient centrales lors de ce congrès. “La question de la société harmonieuse, au plan économique, devrait être officialisée” à cette occasion, prédit Jean-François Huchet, économiste spécialiste de la Chine. “Cela va donner une feuille de route pour un infléchissement du modèle de croissance”, ajoute-t-il. Pour l’économiste Françoise Lemoine, davantage de protection sociale permettrait notamment de dynamiser la consommation intérieure, “chaînon manquant dans la croissance chinoise depuis 2002-2003, freinée par le fait que les Chinois ont un taux d’épargne de précaution très élevée”. Parallèlement, l’expansion économique s’est traduite par une hausse importante de la pollution et de la consommation des ressources qui a fait de la Chine désormais l’un des premiers pollueurs au monde. Conscients des défis, les dirigeants chinois ont décidé d’intégrer dans la constitution du Parti communiste, lors de ce congrès, le concept de développement rationnel, reposant sur une croissance plus équilibrée et les principes du développement durable, avec moins de gaspillage et respectueux de l’environnement. Moyennant quoi, “grâce à l’optimisation des structures économiques, à l’amélioration de la rentabilité, à la réduction de la consommation d’énergie et de ressources et à la protection de l’environnement, notre objectif de quadrupler en 2020 le Produit Intérieur Brut par habitant par rapport à 2000 sera atteint”, a estimé Hu. |
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