D’après un rapport de la CNUCED sur les tendances en matière
d’investissement, les entrées des investissements directs étrangers (IDE) en
Afrique ont doublé entre 2004 et 2006 pour atteindre un record de 36
milliards de dollars. Cette évolution s´explique par l´attrait des
ressources primaires, l´augmentation des bénéfices des entreprises et un
climat économique généralement plus favorable.
Selon l´édition 2007 du Rapport sur l´investissement dans le monde, intitulé
“Sociétés transnationales, industries extractives et développement”, la
valeur des fusions-acquisitions internationales en Afrique a atteint un
montant record de 18 milliards de dollars en 2006. La moitié environ
représentait des acquisitions réalisées par des sociétés transnationales (STN)
de pays en développement d´Asie. Les investissements de création de
capacités et les projets d´expansion ont aussi sensiblement augmenté en
Afrique. Malgré ces hausses, la part de l´Afrique dans l´IDE mondial est
tombée à 2,7% en 2006, contre 3,1% en 2005, soit un niveau faible par
rapport aux pays d´Asie du Sud, de l´Est et du Sud-est (15% du total
mondial) et aux pays d´Amérique latine et des Caraïbes (6%).
Les sorties d’IDE en provenance des pays africains ont aussi atteint un
montant record de 8 milliards de dollars en 2006, contre 2 milliards de
dollars en 2005, les entreprises d´Afrique du Sud étant les principaux
investisseurs de la région.
En 2006, les entrées d’IDE ont dépassé 1 milliard de dollars dans huit pays
africains et ont progressé dans 33 pays. Les 10 premiers pays d´accueil ont
reçu 90% environ de ces flux, soit 32 milliards de dollars. Les pays
d’Afrique du Nord ont bénéficié d´entrées record d’IDE, en partie de STN
asiatiques. Tous les pays de cette sous-région, exception faite du Maroc (où
les courants d´investissement sont restés relativement importants), ont
bénéficié d´un plus grand montant d’IDE dans un large éventail de secteurs.
En Afrique subsaharienne, les entrées d’IDE ont augmenté dans toutes les
sous-régions, sauf en Afrique australe, en raison d´investissements
importants dans les secteurs du pétrole et de l´extraction minière. Cela
étant, les investissements ont fortement diminué en Angola (-1,1 milliard de
dollars) et en Afrique du Sud (-0,3 milliard de dollars) suite à la vente
d´actions étrangères au Gouvernement dans le premier cas et à des
entreprises locales dans le second.
Les fusions-acquisitions internationales ainsi que les investissements de
création de capacités et les projets d´expansion ont joué un rôle important
dans les principaux pays d´accueil, en particulier en Égypte et au Nigéria.
En Égypte, premier destinataire de la région, les entrées ont été
supérieures à 10 milliards de dollars, dont 80% au titre d´activités non
pétrolières. Le Nigéria a été la principale destination en Afrique de l´Ouest,
l´IDE, essentiellement de Chine, allant surtout au secteur pétrolier.
Ces dernières années, les entrées d’IDE en Afrique ont monté en flèche dans
le secteur primaire, en particulier le pétrole, le gaz et l´extraction
minière. Le secteur des services, surtout les transports, le stockage et les
communications, a également continué à attirer l´IDE. Pour ce qui est du
secteur manufacturier, l´IDE a continué de s´accroître dans les pays
d´Afrique du Nord à un rythme stable mais lent, tandis qu´il est resté peu
important en Afrique subsaharienne.
La recherche de nouvelles réserves de ressources naturelles a entraîné une
hausse de l´IED dans les pays les moins avancés (PMA) d´Afrique, lequel
s´est établi à 8 milliards de dollars après deux années consécutives de
baisse. En conséquence, les PMA ont accueilli 23% des entrées d’IDE dans la
région. Parmi ces pays, c´est au Burundi, au Cap-Vert, à Djibouti, en
Éthiopie, en Gambie, en Guinée-Bissau, à Madagascar, en Somalie et au Soudan
que les entrées d’IDE ont le plus fortement augmenté: elles étaient
essentiellement destinées à financer de nouvelles activités de prospection
pétrolières et d´extraction minière.
En ce qui concerne le climat d´investissement, en 2006, de nombreux pays
africains ont intégré des mesures dans leurs cadres politiques et
réglementaires afin de garantir un volume constant d’IDE et d´attirer les
investissements qui ont les effets les plus positifs sur leur développement.
Les perspectives des entrées d’IDE en Afrique restent positives en raison du
niveau élevé des prix sur les marchés mondiaux de produits de base, les STN,
en particulier d´Asie, profitant du bon rendement des investissements.
Toutefois, le mouvement de hausse devrait ralentir en 2007 du fait d´une
pause des investissements importants dans le secteur pétrolier de plusieurs
pays.
Le Rapport sur l´investissement dans le monde et la base de données s´y
rapportant sont disponibles en ligne aux adresses suivantes:
http://www.unctad.org/wir et
http://www.unctad.org/fdistatistics.
(Source : CNUCED)
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