[16/10/2007 19:07:15] STOCKHOLM (AFP) Le numéro 1 mondial des réseaux de téléphonie mobile, Ericsson, a prévenu mardi que ses résultats seraient moins bons à l’avenir, provoquant une baisse de près de 24% de sa valeur en Bourse et confirmant un ralentissement durable du secteur affecté par la concurrence asiatique. En une journée, la capitalisation boursière d’Ericsson a perdu plus de 101 milliards de couronnes (environ 11 milliards d’euros) à 425,56 milliards (46,48 mds EUR). Cette perte est la plus importante jamais constatée à la Bourse de Stockholm, selon les médias suédois. Le groupe, qui avait jusqu’alors réitéré ses prévisions de croissance, a indiqué mardi être touché –comme son concurrent Alcatel-Lucent– par le ralentissement des investissements dans les équipements de téléphonie mobile. Ceci est dû “principalement a une insuffisance des ventes dans le domaine de la modernisation et de l’extension des réseaux mobiles qui s’est traduite par une conjoncture commerciale défavorable, laquelle a eu un effet négatif sur les marges du groupe”, a expliqué le PDG Carl Henric Svanberg, cité dans un communiqué. Les grands équipementiers mondiaux subissent de plein fouet la concurrence des fabricants asiatiques à l’instar du Chinois Huawei, ce qui a pour effet de peser de plus en plus sur leurs marges. Ericsson indique tabler désormais sur un chiffre d’affaires de 43,5 milliards de couronnes suédoises (4,76 mds EUR) pour le troisième trimestre, inférieur aux attentes des analystes, bien que supérieur aux 41,3 milliards du troisième trimestre 2006. Selon des chiffres non-définitifs et non-audités, le groupe enregistrerait un résultat d’exploitation de 5,6 milliards de couronnes (613 millions d’euros) en baisse de 36% par rapport au troisième trimestre 2006. Les marchés s’attendaient à un chiffre d’affaires de 45,4 milliards de couronnes et à un bénéfice d’exploitation de 9,1 milliards pour le troisième trimestre, selon un consensus de SME Direkt. M. Svanberg a déclaré que sa société avait surestimé le marché et que les ventes offrant les plus fortes marges, à savoir celles relatives à l’amélioration et à l’extension des réseaux mobiles ont été inférieures aux trimestres précédents, surtout aux Etats-Unis, en Europe de l’ouest et en Chine. En outre, Ericsson, qui doit publier ses résultats audités le 25 octobre, ajoute que ce ralentissement dans les ventes d’équipements se poursuivra au dernier trimestre 2007 et en 2008. “Cela est très sérieux”, a estimé Helena Nordman-Knutsson, analyste spécialiste des télécommunications chez la société d’investissement suédoise Öhmans, interrogé par le quotidien financier suédois Dagens Industri. “Alcatel-Lucent et Nokia Siemens Network ont tous les deux déjà expérimenté ce +crash+”, a-t-elle également souligné. Mardi, l’avertissement sur résultat d’Ericsson a d’ailleurs eu des répercussions immédiates sur l’ensemble du secteur, le Finlandais Nokia et le Franco-américain Alcatel-Lucent perdant respectivement 3,24% et 4,49% en Bourse. “L’avertissement d’Ericsson n’augure rien de bon pour Nokia Siemens Networks”, prévient d’ores et déjà Jari Honko, analyste chez eQ Bank. “L’industrie fait face à une pression sur les prix dans le domaine des commandes relatives aux infrastructures. En même temps, l’expansion du marché et la modernisation (de ces réseaux) est faible. D’une manière générale, le marché des réseaux est très concurrentiel”, a-t-il relevé. “Il s’agit clairement d’un phénomène de marché qui n’est pas limité à Ericsson”, a renchéri un analyste de Nomura. Alcatel-Lucent a de son côté déjà lancé des avertissements sur résultats à deux reprises cette année. A la clôture de la Bourse de Stockholm, le titre Ericsson a fini en baisse de 23,75% à 20,10 couronnes après avoir perdu plus de 29% en début d’après-midi. |
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