Dans les lignes qui suivent, M. Abdessalem Mansour, le
président-directeur général de la Banque de financement des petites et
moyennes entreprises (BFPME), jette un regard sur les actions accomplies par
son institution depuis sa création en 2005 jusqu’à aujourd’hui, et ébauche
les grandes lignes des chantiers de la banque pour le futur immédiat….
Webmanagercenter : La BFPME marque son territoire, ses prérogatives plus
ou moins claires aujourd’hui. Est-ce que vous avez fini de mettre en place
toutes ses structures organisationnelles et opérationnelles ?
Abdessalem Mansour : Pour commencer, il convient de rappeler que la
banque s’est attachée dès sa création en mars 2005 à être opérationnelle ;
c’est ainsi que le premier Comité de Crédit s’est réuni le 15 mai 2005.
Parallèlement, la Banque a œuvré à se doter de structures et de procédures
modernes et évoluées adaptées aux exigences des nouvelles normes de gestion.
C’est dans ce cadre que la BFPME a entrepris des démarches pour obtenir
l’assistance de la Commission européenne en vue de se doter de structures et
de procédures évoluées et d’un système d’information performant. Ces efforts
ont été couronnés de succès par l’octroi d’aides destinées à financer les
missions détaillées ci-après.
En effet, concernant les missions déjà accomplies, il y a eu :
– définition des orientations stratégiques de la banque : cette mission, qui
a été accomplie par un expert français, ancien Directeur Général de la
banque française BDPME, s’est achevée par la remise d’un rapport qui
comporte plusieurs propositions intéressantes ;
– élaboration d’un système de gouvernance ;
– élaboration de l’organigramme de la banque, cette opération a été
accomplie avec le concours d’un cabinet spécialisé international et le
projet de l’organigramme de la banque a été approuvé par le Conseil
d’Administration et remis à l’autorité de tutelle pour examen et
introduction du texte de loi y afférent.
Le nouvel organigramme tient compte notamment des nouvelles réglementations
en vigueur, mais aussi des recommandations du Comité de Bâle II ;
– évaluation des affaires juridiques de la Banque et identification de la
documentation juridique requise pour les opérations de crédit ;
– élaboration d’un manuel de procédures ;
– conception d’un système de gestion des archives et de la documentation en
général.
Cependant, d’autres missions sont en cours d’exécution. C’est le cas du
travail d’élaboration d’un plan directeur informatique et choix de la
solution informatique : la phase études de cette opération est déjà terminée
et les cahiers des charges des appels d’offres relatifs aux solutions
informatiques et aux équipements ont été préparés et remis à l’Unité chargée
de la gestion du programme (P3a) pour lancement.
Il y a ensuite, la réalisation d’un projet de jumelage avec une institution
similaire de l’Union européenne. Après accord de celle-ci, ce programme a
démarré en juin 2007 et s’étalera sur 18 mois. Dans un premier temps, il
vise à concevoir la stratégie de la Banque et développer ses capacités ;
puis de former les cadres de la BFPME, dans une 2ème phase, et d’élaborer de
nouveaux produits bancaires, dans une 3ème phase.
Où en sont aujourd’hui les relations de partenariat entre la FBPME, la
SOTUGAR et les autres banques ?
Les relations avec la SOTUGAR et les partenaires au financement
(établissements de crédit et SICAR) revêtent une importance capitale. En
effet, la règle du co-financement régissant les concours de la BFPME ainsi
que les spécificités structurelles de la banque impliquent la mise en place
de règles qui organisent les rapports avec ces partenaires, ce qui a été
fait par la signature d’une convention de gestion des co-financements entre
la BFPME et toutes les banques. De même, une convention similaire a été
signée avec les SICAR.
S’agissant de la SOTUGAR, cet établissement d’assurances crédit se présente
comme un important support de l’activité de financement de la BFPME dans la
mesure où il contribue à apporter la solution au problème épineux des
garanties.
La BFPME et la SOTUGAR entretiennent des relations privilégiées,
perceptibles notamment par la présence de chaque entreprise dans le Conseil
d’Administration de l’autre. Il convient de signaler que la majorité
écrasante des projets financés par la BFPME comporte la garantie de la
SOTUGAR.
Actuellement, les deux parties œuvrent pour l’élargissement du champ
d’intervention de la SOTUGAR pour mieux l’adapter aux domaines d’activité de
la BFPME.
L’analyse des chiffres détaillés ci-dessous montre l’importance de la
coopération avec les partenaires au financement.
A votre arrivée à la tête de cette institution financière –un peu
spéciale, il faut l’admette-, vous aviez deux missions principales : d’abord
asseoir la base financière de la BFPME, puis la faire connaître auprès des
jeunes promoteurs. Ces missions sont-elles totalement accomplies, sinon
qu’est-ce qui reste à faire ?
Pour financer son activité de financement dans les années à venir, la BFPME
compte en premier lieu sur ses fonds propres et notamment sur son capital de
50 MTND qui vient d’être totalement libéré et qui sera porté à l’avenir à
100 MTND. Parallèlement, la banque a obtenu un crédit d’un montant de 35
MTND auprès de la JBIC (Japan Bank for International Cooperation) dont
l’utilisation est prévue à partir de 2008. La banque utilisera également les
ressources extérieures mises à la disposition des banques par la Banque
centrale de Tunisie. D’autres ressources seront mobilisées à l’avenir selon
le besoin.
Sur le plan de la promotion, la BFPME s’est attelée, dès sa création, à
promouvoir ses mécanismes d’intervention auprès des promoteurs et notamment
des jeunes dans toutes les régions du pays. Ainsi, les responsables et
cadres de la BFPME ont visité et sillonné, à maintes reprises, tous les
gouvernorats du pays, participant aux diverses manifestations tendant à
promouvoir l’investissement et la création d’entreprises. C’est ainsi
qu’elle a participé à 137 manifestations soit en moyenne une manifestation
par semaine, couvrant les sièges des gouvernorats, les établissements
universitaires, les pépinières d’entreprises, les pôles technologique, les
centres d’affaires et autres.
Par ailleurs, le site web de la BFPME
(www.bfpme.com.tn) constitue un important gisement d’informations
destiné aux promoteurs, notamment aux jeunes diplômés. Ce site dynamique et
interactif en 3 langues (arabe, français, anglais) met à la disposition des
visiteurs d’importantes informations sur les opportunités d’affaires et des
outils d’évaluation des avantages disponibles, de simulations financières et
de conception de plans d’affaires.
Au jour d’aujourd’hui, quel bilan faites-vous des engagements de la
banque en termes financiers et de projets ?
A ce jour, 363 projets ont été cofinancés par la BFPME pour un montant total
d’approbations de la banque de 82,478 MTND et un coût total d’investissement
de 310,5 MTND.
Outre la BFPME, quinze banques ont cofinancé ces projets pour 181,4 MTND.
Puis, 20 SICAR ont participé aux fonds propres de ces projets pour 37,4 MTND.
Selon nos estimons ces projets vont permettre la création de 7.384 emplois.
Par ailleurs, 98 contrats d’engagement ont été signés pour un montant de 23
MTND, un chiffre qui atteindra 119 contrats pour un montant total de 28,2
MTND dans les semaines à venir.
Enfin, 91 crédits ont été débloqués pour un montant de 13,7 MTND. Il est
prévu d’atteindre, prochainement, 98 crédits débloqués pour un montant
global de 23 MTND.
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