[17/10/2007 14:04:45] PARIS (AFP) Les compagnies aériennes Air France et Delta ont fourbi leurs armes avant l’ouverture du ciel en avril prochain entre l’Union européenne et les Etats-Unis, en créant mercredi une société commune portant sur le partage des recettes et des coûts de leurs lignes transatlantiques. Membres fondateurs de l’alliance commerciale Skyteam lancée il y a sept ans, les deux partenaires se préparent ainsi à la libéralisation du trafic aérien entre l’Europe et les Etats-Unis. “C’est une étape très importante dans notre partenariat”, a souligné le patron d’Air France, Jean-Cyril Spinetta, lors d’une conférence de presse commune à Roissy. “Les possibilités de croissance de cet accord sont significatives”, a renchéri le président de Delta, Richard Anderson. La “joint-venture” (entreprise conjointe) se fera en deux étapes. D’avril 2008 à mars 2010, son périmètre géographique comprendra les vols transatlantiques sans escale, exploités par Air France et Delta entre Roissy, Orly et Lyon d’une part, Atlanta, Cincinnati, New York, Salt Lake City d’autre part. Il inclura également les vols des deux compagnies entre les Etats-Unis et l’aéroport Londres-Heathrow, dont le lucratif trafic était dominé jusqu’ici par leur rivale British Airways mais qui sera ouvert à tous à partir d’avril. A partir de cet aéroport, Air France compte ainsi exploiter un vol par jour à destination de Los Angeles, Delta un à destination d’Atlanta et deux à destination de New York/JFK. Le nombre de vols transatlantiques quotidiens par Air France et Delta passera, à l’été 2008, de 11 à 19. Les deux compagnies offriront au total plus de 4.500 sièges transatlantiques tous les jours, soit une augmentation de 45%. Pour cette première étape, elles estiment le chiffre d’affaires de la “joint-venture” à 1,5 milliard de dollars (un peu plus d’1 milliard d’euros). “C’est intéressant pour l’une et l’autre. Elle profitent de l’assise de chacune sur leur marché domestique et gagnent ainsi facilement des parts de marché”, a observé un analyste. Il y a vu en outre pour Air France un avantage supplémentaire: “Delta, qui sort du chapitre 11 –la loi sur les faillites américaines– avait pour axe de renaissance de développer le long courrier au détriment du trafic domestique. Cette société commune permet à Air France de contrôler les capacités de Delta et de bénéficier de son agressivité commerciale”. Dans un deuxième temps, à partir d’avril 2010, l’accord sera étendu à toutes les routes transatlantiques d’Air France et de Delta entre l’Europe, le Bassin méditerranéen d’une part, les Etats-Unis, le Canada et le Mexique d’autre part, ainsi qu’aux vols entre Los Angeles et Tahiti. La société commune devrait alors générer un chiffre d’affaires de plus de 8 milliards de dollars (5,65 milliards d’euros). L’ambition de Delta et d’Air France est également d’étendre cette société commune aux compagnies hollandaise KLM et américaine Northwest, déjà partenaires dans une “joint-venture” sur les vols transatlantiques et également membres de l’alliance Skyteam. S’ils obtiennent du département américain des Transports une immunité antitrust élargie, qu’ils ont sollicitée fin juin, ils mettront en oeuvre cette société commune à quatre pour intégrer l’ensemble de leurs opérations transatlantiques. “Nous espérons avoir la réponse à l’été 2008. Nous commencerons alors les discussions”, a déclaré M. Spinetta. “Nous nous attendons à obtenir un feu vert des autorités”, a dit M. Anderson. De cette société commune avec Delta, M. Spinetta espère des répercussions positives sur les résultats d’Air France de plusieurs dizaines de millions d’euros dès 2008. |
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