EDF “en train de discuter” pour “plusieurs centrales nucléaires” en Chine

 
 
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Logo d’EDF au siège du groupe à Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[17/10/2007 20:17:31] PARIS (AFP) L’électricien français EDF entend, comme le groupe nucléaire Areva, profiter de la demande de la Chine en électricité pour participer à la construction de centrales nucléaires.

EDF discute actuellement avec Pékin pour exploiter ou construire des centrales nucléaires, y compris celles qui utiliseront les réacteurs de troisième génération EPR, que le français ‘Areva est en train de vendre à la Chine.

Tous ces projets pourraient être concrétisés lors d’une visite dans ce pays du président français Nicolas Sarkozy fin novembre.

“Nous sommes en train de discuter avec les autorités chinoises et avec notre partenaire CGNPC dans la province du Guangdong (sud) pour parvenir à être un opérateur à ses côtés”, a indiqué mercredi à Paris un des dirigeants d’EDF chargé de l’international, Gérard Wolf, en marge d’un sommet sur le gaz.

Ces discussions “portent sur plusieurs centrales nucléaires en Chine”, a-t-il précisé, “compte tenu de la demande” en électricité dans ce pays, qui augmente chaque année de 15%.

EDF espère aboutir à un accord en même temps “que l’ensemble de la filière nucléaire française”, ce qui veut dire en même temps qu’Areva, qui finalise de son côté la vente au même groupe public CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company) de deux réacteurs EPR.

La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, et la présidente du directoire d’Areva, Anne Lauvergeon, s’étaient rendues en Chine mi-septembre notamment pour discuter de ce contrat qui a franchi en août “une étape déterminante”, selon Mme Lauvergeon.

Cette étape pourrait être la signature d’une lettre d’intention, avant la signature du contrat proprement dit.

Mme Lauvergeon avait affirmé fin septembre avoir “plus que de l’espoir” que cette commande se concrétise lors de la visite en Chine de M. Sarkozy.

La commande porte sur deux EPR (European Pressurised water Reactor), plus puissants (1.600 mégawatts chacun) que les réacteurs construits dans les années 80, sur les services liés au combustible uranium qui servira à les faire fonctionner, et sur une société d’ingénierie commune. Son montant approcherait les 6 milliards d’euros.

Ces centrales seraient construites sur un autre lieu, à Taishan près de Hong Kong, au lieu de Yangjiang, toujours dans le Guangdong, selon une publication spécialisée publiée en août.

Pour autant, Areva ne sera pas le maître d’oeuvre des centrales, et c’est là qu’EDF pourrait investir ou participer à leur exploitation ou à leur construction avec CGNPC .

EDF participe déjà avec CGNPC à la construction et à l’exploitation des centrales nucléaires de Daya Bay et Ling Ao, qui utilisent là aussi des réacteurs d’Areva.

Selon le quotidien économique français Les Echos, EDF serait assurée de prendre 25% du capital de la société créée par CGNPC pour exploiter les réacteurs. Les négociations porteraient aussi sur la construction de quatre autres réacteurs de deuxième génération dans la même province.

Dans les contrats nucléaires, “il y a un fournisseur de technologie et cela peut ouvrir la porte à d’autres industriels, qui peuvent être EDF ou Alstom, pour exploiter la centrale ou fournir des turbines”, a expliqué mercredi un spécialiste du secteur.

Aux Etats-Unis, EDF a ainsi conclu un accord avec l’électricien américain Constellation Energy pour exploiter des centrales nucléaires à EPR, après la création par Areva et Constellation d’une société commune pour construire les EPR des futures centrales.

Reste à savoir si ces projets porteront aussi sur l’aval du cycle nucléaire, c’est-à-dire sur le traitement ou le recyclage des déchets radioactifs. Areva et EDF se sont refusés à tout commentaire.

 17/10/2007 20:17:31 – © 2007 AFP