[17/10/2007 19:25:49] LILLE (AFP) Le marché mondial de la vente à distance explose, dopé par l’internet et des réseaux postaux de qualité, les Etats-Unis restant loin devant l’Europe et la France, pourtant berceau du concept. “Le chiffre d’affaires de la VAD aux Etats-Unis a représenté 240 milliards d’euros en 2006, contre 116 milliards en Europe, dont 53,5 milliards en Grande-Bretagne, 26,3 milliards en Allemagne et 18 milliards en France”, a indiqué Aad Weening, président du cabinet d’études Weening et Partners, en marge du salon de la VAD, qui se tient à Lille jusqu’à jeudi. En 2007, la VAD devrait continuer de progresser, pour atteindre 260 milliards aux Etats-Unis, dont 60% provenant du commerce en ligne. Les plus gros intervenants du secteur sont des groupes traditionnels –les allemands Otto et KarstadtQuelle, le français Redcats (La Redoute)– mais aussi les sites internet américains Amazon et eBay. “Aux Etats-Unis, il n’y a pas de frontières entre la vente à distance et le commerce en ligne. On peut acheter un article sur internet et l’échanger dans un magasin physique, et vice versa”, explique Christophe Heurtevent, directeur marketing de Microsoft France. L’immensité du territoire justifie aussi le succès de la VAD Outre-Atlantique, tout comme la bonne qualité du réseau postal. En Europe, le marché est plus éclaté. Les achats transfrontaliers ne représentent que 6% du chiffre d’affaires du secteur, selon la Fédération européenne de la VAD, Emota. “Il y a encore du travail à faire pour avoir un vrai marché européen de la VAD. Le cadre réglementaire n’est pas aussi uniforme qu’il faudrait. Par exemple, la période de rétractation varie d’un pays à un autre, entre sept et 14 jours. C’est compliqué pour les véadistes”, relève Susanne Czech, secrétaire générale d’Emota. Elle évoque aussi le problème des monnaies différentes. La VAD représente 5% du commerce de détail aux Etats-Unis, contre 2,6% en France. Pourtant, c’est en France qu’est né ce concept. A la fin du XVIIIe siècle, la maison d’édition Panckoucke, basée à Paris et Lille, vendait à distance des encyclopédies. “On envoyait des lettres de commandes de toute l’Europe et on recevait l’encyclopédie par diligence. Il s’agissait de la première réelle activité de VAD”, indique Jean-Pierre Debourse, président du Salon VAD. Mais Aristide Boucicaut, le “révolutionnaire commercial” fondateur du Bon marché à Paris, démocratise la VAD en 1867. Le magasin de détail Montgomery Ward lance en 1872 à Chicago le premier catalogue de VAD aux Etats-Unis. Profitant de l’excellent réseau ferroviaire et de la rapidité de la poste, il devient vite le chef de file des maisons de VAD américaines. Suivent Rowland Macy, John Wanamaker et surtout Richard Sears (Minneapolis, 1886). Ce dernier, qui existe encore aujourd’hui, proposait des articles variés, allant jusqu’au matériel nécessaire à la conquête de l’Ouest comme le chariot. En France, les acteurs actuels de la VAD, comme la Redoute ou Damart, n’arrivent que dans les années 1920, donnant le ton après la Seconde guerre mondiale aux autres pays européens comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne. “Notre +Farwest+ maintenant, ce sont les pays de l’Est, comme la Russie ou la République tchèque. C’est un énorme marché encore très peu développé”, di M. Deboure. |
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