[18/10/2007 13:29:55] BRUXELLES (AFP) Les pays de la zone euro se rendront vendredi en ordre dispersé au forum des pays industrialisés du G7 à Washington, forts d’un message commun sur les taux de changes à l’égard de la Chine, mais sans avis unanime sur l’attitude à adopter face à la dépréciation du dollar. Selon des analystes, la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales du G7 devrait donner peu de visibilité à des pays comme la France et l’Italie, qui s’inquiètent de l’appréciation récente de l’euro face au billet vert. L’euro a dépassé pour la première fois fin septembre le seuil de 1,42 dollar, et se maintient autour de ce niveau. “L’Europe est la partie la plus inquiète, mais elle n’est même pas capable de présenter un front unifié, ce qui rend sa pression encore moins susceptible d’être efficace”, a estimé Marco Annunziata, économiste chez Unicredit. Le G7 compte trois pays de la zone euro, la France, l’Italie et l’Allemagne, ainsi que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon. La France et l’Italie ont exprimé récemment leurs craintes que l’appréciation spectaculaire de la monnaie unique handicape les exportations européennes. Mais l’Allemagne, dont l’industrie est plus compétitive et donc moins sensible aux variations des changes, ne partage pas cet avis. “Un euro fort est mieux qu’un euro faible”, a répété la semaine dernière le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück. Réunis il y a dix jours à Luxembourg, les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) ont adopté une déclaration commune sur les taux de changes, qu’ils comptent présenter au G7. Mais, faute de pouvoir s’entendre sur un message dur à l’encontre des Etats-Unis ou du Japon, ils ont concentré leurs critiques sur la Chine. Ils ont estimé qu’il était “souhaitable” que les taux de change effectifs de la Chine “évoluent de manière à ce que les ajustements nécessaires aient lieu”. Une position “saluée” vendredi par le secrétaire américain adjoint au Trésor, Robert Kimmitt. Les pays occidentaux reprochent aux autorités chinoises de maintenir le yuan à un niveau artificiellement bas afin de se procurer un avantage compétitif sur les marchés mondiaux. Les pays de la zone euro devraient en revanche peiner à convaincre sur les autres questions de changes, notamment la faiblesse actuelle du dollar. Lors de l’Eurogroupe, ils se sont contentés de se féliciter des récentes déclarations du gouvernement américain en faveur d’un dollar fort, dans un appel implicite à Washington à favoriser une remontée du billet vert. Mais les Etats-Unis devraient être peu enclins à adopter une déclaration forte sur les changes. Ils devraient préférer mettre l’accent sur les leçons de la crise du crédit hypothécaire à risque, qui selon le Fonds monétaire international (FMI) devrait coûter presque 0,5 point de croissance mondiale en 2008. Européens et Américains semblent s’accorder sur la nécessité de renforcer la stabilité financière. Le G7 “ne devrait pas agir pour éviter une nouvelle dépréciation du dollar”, selon Julian Jessop, analyste de Capital Economics, qui souligne que les ministres “ont de plus gros sujets d’inquiétude, notamment le ralentissement dû à la crise du crédit”. “Ils ne devraient pas faire tanguer davantage la barque avec des changements significatifs dans leurs propos sur les changes”, estime-t-il. D’autant que dans son rapport semestriel sur les perspectives de croissance, publié mercredi, le FMI estime que l’euro “reste dans une fourchette qui correspond plus ou moins aux paramètres fondamentaux”. Une analyse qui ne devrait pas aider ceux des Européens qui souhaitent un message plus fort sur les changes. |
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