Les prix du pétrole font une pause, le seuil des 90 dollars en ligne de mire

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[18/10/2007 10:57:56] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole faisaient une pause jeudi matin sur les marchés de Londres et de New York, mais les analystes tablent sur une poursuite de leur escalade, avec le seuil des 90 dollars en ligne de mire à New York.

Vers 10H00 GMT, un baril de “light sweet crude” pour livraison en novembre coûtait 87,25 dollars, en baisse de 15 cents, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

La veille, il avait grimpé jusqu’à 89 dollars exactement, un nouveau plus haut historique.

A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en décembre reculait de 22 cents à 82,91 dollars. Il avait échoué la veille à quelques cents seulement de son record historique de 84,49 dollars.

Selon les analystes techniques de la banque Barclays Capital, la tendance de hausse des cours “reste bien en place”. Mais “il y a un risque que nous assistions à quelques jours de correction, avant que la tendance à la hausse ne refasse surface”, jugeaient-ils.

En à peine plus d’une semaine en effet, les cours de l’or noir ont déjà engrangé plus de 10% à Londres, et plus de 12,5% à New York, pour culminer à des niveaux jamais vus. Ils ont progressé pendant six séances consécutives avant de terminer en baisse mercredi.

Alors que les opérateurs prenaient encore une partie de leurs bénéfices jeudi matin, les facteurs qui ont dopé les cours jusqu’à présent restent bien présents.

En toile de fond, le marché s’inquiète toujours de l’étroitesse de l’approvisionnement à l’approche de l’hiver dans l’hémisphère nord, qui marque un pic de consommation, de produits de chauffage en particulier. Les stocks américains de brut sont en baisse de près de 4% sur un an, et ceux de produits distillés (qui incluent le diesel et le fioul de chauffage), en baisse de plus de 7%.

Comme l’a souligné récemment l’Agence internationale de l’Energie (AIE), les stocks pétroliers des pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) sont à un niveau précaire.

Et malgré les appels du pied des pays consommateurs, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui s’apprête officiellement à mettre 500.000 barils par jour de plus sur le marché à partir du 1er novembre, ne semble pas disposée à faire plus.

A cela s’est ajoutée mercredi une nette escalade des tensions géopolitiques. D’une part, le Parlement turc a donné à son gouvernement les moyens d’agir militairement de l’autre côté de la frontière avec l’Irak, pour déloger de leurs bases les rebelles du Parti des travailleur kurdes (PKK).

D’autre part, le président américain George W. Bush a évoqué le risque de “troisième guerre mondiale” au cas où l’Iran parviendrait à se doter de l’arme nucléaire.

Pour Olivier Jakob, directeur du cabinet Petromatrix, le “facteur peur” est objectivement exagéré, mais son impact sur les marchés ne peut être sous-estimé.

Les déclarations de M. Bush, comme celles du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui avait parlé en septembre de “guerre” avec l’Iran, “font partie de la guerre psychologique livrée avec l’Iran, mais se traduisent bien par une prime de risque dans les prix du pétrole”, avance-t-il.

 18/10/2007 10:57:56 – © 2007 AFP