[18/10/2007 17:46:29] NEW YORK (AFP) Les résultats publiés cette semaine par plusieurs banques américaines ont montré à quel point le secteur a été affecté par la crise du crédit et de l’immobilier de l’été, mais JPMorgan est parvenu à sortir du lot par sa capacité à diversifier ses revenus. Une salve de résultats pour le troisième trimestre – période où la crise a atteint son paroxysme – a été publiée depuis lundi, dont ceux de Citigroup et Bank of America, les deux plus grosses banques du pays par la capitalisation. Citigroup a vu son bénéfice net chuter de 57% à 2,38 milliards de dollars, et celui de Bank of America a décliné de 32% à 3,7 milliards. Washington Mutual a vu son bénéfice divisé par plus de trois à 210 millions de dollars. En revanche, Wells Fargo, le quatrième établissement du pays, a affiché un bénéfice en hausse de 4% à 2,28 milliards quand US Bancorp est resté stable, avec un bénéfice net de 1,18 milliard. Le numéro trois JPMorgan Chase a surpris le marché en publiant un bénéfice en hausse de 2%, à 3,37 milliards de dollars, bien au-dessus des attentes. La communauté financière s’attendait à des résultats en berne, sachant que la crise née des difficultés du marché hypothécaire est allée crescendo cet été et que plusieurs données actuelles – des indicateurs aux discours de grands pontes de l’économie – font apparaître que la crise est loin d’être terminée. “Il y a eu beaucoup de résultats médiocres dans le secteur financier, et Citigroup est en tête des déceptions”, résume Patrick O’Hare, du site financier Briefing.com. “Tous ces résultats ont permis de prendre conscience que le pic de la crise n’est pas derrière nous, comme l’avaient proclamé plusieurs +experts+”. Point commun aux banques lors du 3e trimestre, des dépréciations massives voire des pertes sèches dans les activités en première ligne dans la crise: crédits hypothécaires, produits structurés adossés à de la dette dans l’obligataire, crédits accordés aux fonds d’investissements, ou encore crédits non honorés par des particuliers. Citigroup bat des records parmi ses concurrents: le groupe a déprécié 1,35 milliard dans son portefeuille de crédits aux fonds d’investissements, a accusé 2,2 milliards de pertes sèches sur son portefeuille de titres obligataires et dans les activités de marché, et a vu gonfler de 2,98 milliards de dollars les coûts associés aux crédits non honorés dans la banque de détail. Tous ces éléments rendent d’ailleurs la tâche difficile aux analystes, qui ont du mal à jauger des résultats caractérisés par beaucoup d’élements exceptionnels. “Cela va prendre du temps avant que nous puissions avoir une évaluation précise du bénéfice de base, avec toutes ces dépréciations”, note Christopher Mutascio, analyste de Stifel, Nicolaus & Company, à propos de Bank of America. Si Wells Fargo a été une bonne surprise pour le marché, montrant une assise variée en termes de revenus, ce sont les performances croisées de Citigroup et JPMorgan Chase qui ont retenu l’attention, avec en filigrane le succès ou non de leur modèle économique, la banque intégrée, qui offre des services des particuliers jusqu’aux plus gros institutionnels. JPMorgan, en dépit de 1,3 milliard de dollars de dépréciations, a enregistré des résultats record dans la banque privée et dans les produits adossés aux bons du Trésor, ainsi qu’une hausse à deux chiffres des revenus dans la banque de détail, les cartes de crédit et la banque commerciale. “Lorsque Citigroup a publié ses mauvais résultats, les investisseurs ont commencé à se demander si le problème était le PDG ou le modèle économique. Mais les résultats records de JPMorgan Chase au 3e trimestre ont prouvé que la stratégie du conglomérat financier fonctionne”, note Briefing.com. Chez Citigroup, les mauvaises performances ont nourri critiques et rumeurs sur un départ du PDG Charles Prince, d’autant que la semaine dernière, Citigroup a annoncé une refonte de son activité marchés, assortie du départ du dauphin supposé de M. Prince, Tom Maheras. |
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